Ce sont des documents impressionnants qui montrent l’ampleur de la destruction tragique du Titan, au fond de l’Atlantique Nord. Les garde-côtes américains ont publié mercredi une vidéo et des photos sous-marines de l’épave du submersible expérimental qui a implosé en juin 2023 lors d’une plongée mortelle pour ses cinq occupants naviguant vers le Titanic.
Les audiences d’une commission d’enquête des garde-côtes sur l’accident très médiatisé et les recherches qui ont eu lieu il y a 15 mois ont débuté lundi à Charleston, en Caroline du Sud, et devraient se poursuivre en public jusqu’au 27 septembre.
Un plongeon mortel le 18 juin 2023
La vidéo d’une minute datée du 22 juin 2023, à 3 775 mètres de profondeur, montre clairement l’épave de la partie arrière du submersible gisant verticalement sur le fond de l’océan, avec des câbles et divers débris bien visibles. Le logo de la société américaine exploitant ce petit sous-marin, OceanGate Expeditions, apparaît clairement sur les images de la queue de l’appareil.
Le submersible de 6,5 mètres de long avait plongé le 18 juin 2023 pour observer l’épave du Titanic et devait refaire surface sept heures plus tard, mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ.
Une opération de sauvetage massive a été lancée pour sauver les cinq passagers du submersible, qui devait disposer de réserves d’oxygène pour quatre jours. Mais peu après sa plongée, le submersible a été détruit par une « implosion catastrophique », tuant sur le coup les cinq hommes, dont le scientifique français Pierre-Henri Nargeolet, 77 ans, surnommé « Monsieur Titanic ». Les autres personnes décédées à 640 km des côtes canadiennes sont le patron d’OceanGate Expeditions, Stockton Rush, 61 ans, Shahzada Dawood, un homme d’affaires britanno-pakistanais de 48 ans et son fils Suleman, 19 ans, ainsi qu’un explorateur britannique, Hamish Harding, 68 ans.
Des « restes humains présumés » ont été découverts quelques jours plus tard parmi les débris, à 500 mètres du Titanic, selon les garde-côtes américains, qui ont enquêté pendant plus d’un an sur cet accident hors du commun. Leur commission cherche à « identifier toute preuve d’erreurs matérielles (de construction ou de conception) qui auraient pu causer l’accident, afin de tirer des recommandations appropriées et d’éviter que de tels accidents ne se reproduisent ». Les audiences publiques sont techniques et non judiciaires.
Un mensonge sur la solidité de la coque
Un ingénieur licencié d’OceanGate en 2019, Tony Nissen, a témoigné lundi avoir subi à l’époque des pressions de la part du patron de l’entreprise, Stockton Rush, pour mentir sur la solidité de la coque malgré des tests inquiétants. Une polémique avait également éclaté en juin 2023 sur de possibles négligences d’OceanGate, relevées par l’ingénieur Nissen, notamment sur le hublot qui ne pouvait techniquement pas résister à de telles profondeurs.
