les Français préfèrent léguer de leur vivant plutôt que par testament
Les Français se sentent soucieux de leur héritage, et souhaitent en faire bénéficier leurs descendants. Mais rares sont ceux qui ont réellement commencé à planifier cela. C’est en substance ce qu’il faut retenir de « l’Observatoire de la solidarité intergénérationnelle », une étude réalisée par l’Ifop pour l’association d’épargnants ASAC-FAPES. Cette enquête menée auprès de 1 257 personnes interroge les préoccupations et pratiques financières des Français en matière de succession, de transmission et de donation.
Seuls 44% des Français ont déjà reçu un héritage
L’un des premiers enseignements de cette étude est que relativement peu d’entre eux ont déjà bénéficié d’un héritage. Seuls 44% des personnes interrogées déclarent en avoir reçu au moins un. La majorité des Français n’ont jamais été touchés par une telle situation, mais ils sont nombreux à se dire en mesure d’en laisser une derrière eux. 78 % estiment qu’ils sont capables de laisser un héritage à leurs proches à l’avenir. Pour l’ASAC-FAPES, c’est le « signe d’une démocratisation de la transmission et d’une volonté de consolider la situation économique et sociale de ses descendants ».
Ce chiffre est en effet relativement élevé dans toutes les catégories d’âge interrogées : 77% des jeunes de moins de 35 ans déclarent pouvoir laisser un héritage, et 86% de ceux de 65 ans et plus. Mais aussi dans chaque catégorie sociale : 87 % des CSP+ et 71 % des salariés et ouvriers ont répondu par l’affirmative.
Les enfants comme bénéficiaires principaux mais pas uniques
L’étude a également cherché à savoir ce que ces personnes doivent laisser et à qui elles souhaitent le transmettre. Concernant le contenu de la succession, le patrimoine immobilier est cité par 70% des personnes interrogées qui s’estiment capables de léguer. Viennent ensuite les actifs financiers comme l’assurance-vie, les placements boursiers ou les comptes d’épargne (58 %), et les biens meubles comme les bijoux, les meubles ou autres objets de valeur (33 %).
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Les principaux bénéficiaires désignés de ce patrimoine sont bien entendu les enfants : parmi les 78% de sondés prêts à laisser un héritage, 64% s’estiment capables de le léguer à leurs enfants. Mais 14% souhaitent également faire bénéficier d’autres membres de leur famille, 4% de personnes extérieures à leur famille (amis, relations, etc.) et 4% feraient don de leur héritage à des organismes tiers comme des associations. Cet aspect se reflète dans le fait que dans le cadre de leur contrat d’assurance vie, 40 % des personnes interrogées déclarant en détenir une déclarent avoir pris la mesure de déclarer des bénéficiaires autres que les personnes à leur charge.
Rédiger un testament, boudé de tous sauf des jeunes
Enfin, l’étude a cherché à savoir quand et comment les personnes interrogées souhaitaient assurer leur succession. De leur vivant, par donation, ou à leur décès par testament. Sur ce point, certains résultats peuvent surprendre. L’ASAC-FAPES constate d’abord que « même si elle veut sortir des sentiers battus en matière de succession, une petite minorité l’anticipe et s’y prépare ». Et pour preuve, 63% des personnes interrogées déclarent ne pas avoir rédigé de testament, et n’ont pas l’intention de le faire pour le moment.
Seulement 14 % de la population a déjà franchi cette étape et 23 % envisagent de le faire. Sur ce point, il est surprenant de constater que ce sont les jeunes âgés entre 25 et 34 ans qui sont les plus favorables à la rédaction d’un testament. Pas moins de 51 % d’entre eux déclarent en avoir rédigé un, ou avoir l’intention de le faire. Les principales raisons de choisir de rédiger un testament sont de pouvoir protéger son conjoint (citées par 58 %), de modifier la répartition de l’héritage entre les héritiers (29 %), de favoriser ses petits-enfants (18 %). ) voire léguer à des personnes extérieures à sa famille comme des amis (15 %) ou des associations (10 %).
Le don de son vivant plébiscité
Des choses qui peuvent également être rendues possibles en faisant un don de son vivant. Une idée qui séduit une majorité de Français : 62% d’entre eux déclarent envisager de laisser ainsi leur héritage. Le don apparaît ainsi comme « un élément susceptible de les réconcilier avec la succession en les plaçant comme de véritables décideurs et acteurs du processus de transmission »commente l’ASAC-FAPES.
En effet, ce que les sondés apprécient dans ce mode de planification de leur succession, c’est d’abord qu’il leur permet de réduire les impôts sur leur succession (droits de succession) que devront payer leurs ayants droit (cotés à 49 %). Mais aussi qu’en agissant ainsi, ils peuvent progressivement transmettre leur patrimoine (37%), éviter les conflits familiaux (28%) ou encore aider leurs proches, que ce soit face aux aléas du quotidien (27%) ou en finançant un projet. comme un achat immobilier (26%).