Les Français attendent qu'Emmanuel Macron « reconnaisse sa défaite » selon Stéphane Zumsteeg d'Ipsos
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Les Français attendent qu’Emmanuel Macron « reconnaisse sa défaite » selon Stéphane Zumsteeg d’Ipsos

Selon le directeur du département Politique et Opinion de l’institut Ipsos, les Français attendent également « un « vrai changement » en politique », alors que les consultations pour choisir un nouveau Premier ministre ne sont pas encore terminées.

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Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion et études sociales d'Ipsos, invité de franceinfo le 3 septembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

« On entre dans le dur, on va passer d’une situation d’incompréhension à l’impatience », analyse mardi 3 septembre sur franceinfo Stéphane Zumsteeg directeur du département Politique et Opinion de l’institut Ipsos, alors que les consultations devant conduire au choix d’un Premier ministre capable d’éviter la censure n’ont pas encore abouti à une nomination à Matignon.

Selon lui, « Les Français ne comprennent toujours pas la décision du Président de dissoudre l’Assemblée nationale »ils « Je considère que c’était une mauvaise chose » et ils « je ne comprends pas » plus maintenant, le fait « Le président donne l’impression de jouer au chat et à la souris avec les Français et le personnel politique. Cela pourrait tourner à l’exaspération », a-t-il ajouté. il a prévenu, et « Cela contribue à creuser le fossé entre les Français et la classe politique. »

« Je pense que ce que les Français attendent d’Emmanuel Macron, c’est qu’il reconnaisse sa défaite aux législatives, et que tout cela se traduise, au-delà d’une simple posture, par un véritable changement de politique gouvernementale. »déclare Stéphane Zumsteeg. Selon lui, « L’enjeu essentiel pour Emmanuel Macron est d’assurer sa survie dans les années qui lui restent à la présidence de la République. »considérant que c’est « fait tout pour contourner les partis politiques et leur tordre le bras. » « L’essentiel est de refuser qu’on vous impose un nom, comme on l’a vu avec le refus assez brutal de Lucie Castets. »le candidat à Matignon proposé par le Nouveau Front populaire, rappelle-t-il.

« L’idée c’est d’arriver au bout de cette période en démontrant que c’est lui qui a proposé le Premier ministre, pour lui c’est fondamental. »

Stéphane Zumsteeg

à franceinfo

Quant au nom ou au profil du nouveau Premier ministre, Stéphane Zumsteeg considère qu’Emmanuel Macron « ne veut pas d’adversaire politique à Matignon »ce qu’il voudrait, « C’est un Premier ministre avec lequel il a une certaine connivence, mais quand on regarde la traduction électorale, les Français voulaient tout le contraire. » Plusieurs noms circulent ces derniers jours, Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand, deux profils politiques, mais aussi des profils plus « techniques » comme Thierry Beaudet, président du CESE, le Conseil économique, social et environnemental.

« Le vrai problème pour un technicien aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas de base électorale et qu’on ne peut pas compter sur le soutien a priori d’un bloc »note Stéphane Zumsteeg. Quant au profil politique, il rappelle que « L’histoire est faite de tous ces premiers ministres cohabitants qui ont échoué lamentablement » aux élections présidentielles, « comme Jacques Chirac en 1988, Edouard Balladur en 1995 et Lionel Jospin en 2002 »DONC « Quand on est Premier ministre, c’est vous qui prenez les coups, qui êtes critiqué. A quoi bon aller abîmer votre image et perdre toutes vos chances pour la présidentielle ? »il se demande.

Le directeur du département Politique et Opinion de l’institut Ipsos voit dans la situation actuelle « Le résultat de cette stratégie de tuer, d’effacer les Républicains et le Parti socialiste qu’Emmanuel Macron a entreprise depuis 2017 ». « Ces partis ne sont pas morts, ils reviennent »mais «Malgré tout, ça ne marche pas, les institutions ne marchent plus quand on a trois forces», parce que « à partir du moment où vous n’avez plus deux grands blocs, toujours avec ce scrutin majoritaire à deux tours, vous avez une assemblée qui n’est plus aussi facilement gouvernable qu’avant. »

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