A l’issue du conseil d’administration d’Eagle Football Group, la situation financière de l’OL a été révélée par les propriétaires du club dans un communiqué diffusé mercredi après 23 heures. Les chiffres publiés font apparaître un résultat net au 30 juin certes moins inquiétant qu’un an plus tôt (-25,7 M€ contre -99 M€), mais principalement grâce aux cessions d’actifs. Et, dans son rapport, Eagle Football Group évoque des échéances cruciales. Au-delà du plan social déjà engagé (90 départs), une cure d’austérité plus large est prévue.
Cela devrait affecter directement l’athlète : annonce le groupe de John Textor « des apports de 75 millions d’euros d’ici fin décembre 2024 sous forme de fonds propres et/ou de produits de cession de joueurs détenus par les clubs du groupe Eagle Football Holdings » (la vente des parts de Crystal Palace pourrait y contribuer pour moitié), mais aussi « l’apport d’un montant maximum de 100 millions d’euros début 2025 de la part d’Eagle Football Holdings »là « finalisation des transferts de joueurs lors du mercato de janvier 2025 » et le « signature d’une renonciation »un procédé qui permet essentiellement de ne pas remplir ses obligations envers ses créanciers sans être déclaré en défaut de paiement, en échange de frais financiers supplémentaires.
L’entrée à la Bourse de New York est cruciale
Plus que jamais, Textor, le président de l’OL, est en quête d’argent. « Même si le Groupe considère qu’il est probable que tout ou partie de ces opérations de refinancement seront réalisées, tout retard significatif ou toute non-réalisation de ces flux de trésorerie pourrait remettre en cause le principe de continuité d’exploitation de l’entreprise et ses filialesexplique Aigle. Il ajoute : « Les commissaires aux comptes du groupe envisagent d’émettre une impossibilité de certifier les comptes sociaux et consolidés d’Eagle Football Group ».
Ils ont même « a estimé que les travaux d’audit effectués sur les hypothèses structurantes de continuité d’exploitation ne leur ont pas permis de recueillir des éléments suffisamment convaincants pour se prononcer sur le caractère raisonnable des différentes hypothèses, ni par conséquent sur le bien-fondé du principe de continuité d’exploitation retenu pour la clôture de Comptes sociaux et consolidés d’Eagle Football Group. »
La phrase « les commissaires aux comptes du groupe envisagent d’émettre une impossibilité de certifier les comptes sociaux et consolidés d’Eagle Football Group » est plein de sens. La gestion financière de Textor laisse dubitatifs les responsables de sa certification. Et l’entrée à la Bourse de New York dans les prochains mois semble plus cruciale que jamais, alors que le poids de la dette financière est passé en un an de 458,4 millions d’euros à 505,1 millions d’euros.
« Compte tenu de la volatilité des revenus, la vraie question est la capacité d’Eagle à rembourser sa dette, nous dit quelqu’un qui connaît ce type de reportage. Ils ont d’énormes coûts récurrents, une structure de coûts très élevée, le fardeau de la dette est disproportionné. Un afflux de liquidités devrait réduire la dette et les coûts financiers pour offrir un répit. Mais les opérations vont rester tendues, même avec cette réduction, le club reste en perte. » Et l’horizon est sombre.