Le grand pèlerinage musulman annuel débute vendredi 14 juin à La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, pour plus d’un million et demi de fidèles, avec la guerre à Gaza dans tous les esprits. Réunis dans la ville la plus sainte de l’Islam, les pèlerins commencent par accomplir le rite du « tawaf » qui consiste à faire le tour de la Kaaba, la structure cubique noire vers laquelle se dirigent les musulmans du monde entier pour prier, au cœur de la Grande Mosquée. Ils se dirigeront ensuite vers Mina, une vallée dominée par des montagnes rocheuses située à quelques kilomètres de La Mecque, où ils passeront la nuit dans des tentes climatisées.
La monarchie saoudienne a annoncé cette semaine soutenir le pèlerinage de 1 000 Palestiniens parmi les familles des victimes dans la bande de Gaza, portant à 2 000 le nombre de Palestiniens bénéficiant de cette mesure. Elle a toutefois prévenu, par la voix de son ministre du Hajj, Tawfiq al-Rabiah, qu’aucune manifestation politique ne serait tolérée, le pèlerinage devant être strictement consacré aux prières.
Le hajj, qui consiste en une série de rites codifiés qui se déroulent sur plusieurs jours au cœur de La Mecque et ses environs, est l’un des cinq piliers de l’Islam. Tous les musulmans sont censés accomplir le hajj au moins une fois dans leur vie s’ils en ont les moyens. Certains attendent parfois des années avant de pouvoir faire le voyage, les permis étant attribués chaque année par le royaume sur la base de quotas par pays.
1,8 million de pèlerins l’année dernière
L’organisation du hajj est une source de légitimité pour l’Arabie Saoudite, dont le souverain porte le titre de « gardien des deux saintes mosquées », à La Mecque et Médine. Mais c’est aussi un défi logistique majeur pour le royaume qui a accueilli l’an dernier plus de 1,8 million de pèlerins, dont environ 90% venaient de l’étranger. Le hajj a connu plusieurs drames par le passé, notamment en 2015 lorsqu’une gigantesque bousculade avait fait 2.300 morts. Les autorités ont réalisé d’importants aménagements ces dernières années, notamment à la Grande Mosquée, dont les travaux d’agrandissement devraient s’achever en 2025. Les autorités utilisent également la technologie de l’intelligence artificielle pour assurer la sécurité et la fluidité des mouvements de foule.
Le royaume du désert a multiplié les initiatives pour aider les pèlerins à surmonter la chaleur accablante de l’été. Les messages destinés aux fidèles avertissent que la température peut atteindre 48 degrés Celsius et conseillent de boire « au moins deux litres d’eau par jour » et apportez des parasols. Mais avec de telles températures, les rituels en plein air risquent d’être pénibles, en particulier pendant la journée de prière du samedi sur le mont Arafat, point culminant du pèlerinage. Selon le porte-parole du ministère saoudien de la Santé, Mohammed al-Abdulali, plus de 10 000 cas de maladies liées à la chaleur ont été enregistrés l’année dernière pendant le hajj, dont 10 % de coups de chaleur.