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« Les festivités des Jeux olympiques ont un goût amer pour les populations rurales, qui se sentent au mieux oubliées, au pire méprisées par le pouvoir central »

« Les festivités des Jeux olympiques ont un goût amer pour les populations rurales, qui se sentent au mieux oubliées, au pire méprisées par le pouvoir central »

jeJ’habite un village d’environ mille habitants, situé en Haute-Saône en région Bourgogne-Franche-Comté. Il y a cinquante ans, il y avait quatre boucheries, ainsi que d’autres commerces : quincaillerie, droguerie, mercerie, épicerie, magasin de vêtements, magasin de chaussures – tout a disparu.

Il en va de même pour le Centre des impôts, la Caisse d’épargne, le commissariat de police (ouvert seulement un jour de temps en temps) et la Poste. Des deux restaurants, il n’en reste qu’un. Quant aux bars, le seul qui reste a préféré quitter l’ancien centre pour s’installer à l’extérieur.

Dans le 19ème siècleet Au 18e siècle, ce village était une ville de plusieurs milliers d’habitants dont la renommée venait de son vignoble reconnu et estimé au-delà de la région. Aujourd’hui, comme beaucoup de petites villes, la commune se meurt peu à peu, se vidant de ses habitants. Ceux qui souhaitent y rester préfèrent s’installer dans les lotissements périphériques. Pourquoi ? Pour des raisons financières : restaurer les innombrables maisons anciennes est un véritable défi.

Blocages institutionnels

D’un côté, leur isolation et leur mise aux normes constituent un casse-tête coûteux. De l’autre, tous les dossiers finissent sur le bureau de l’architecte des Bâtiments de France, qui décide des rénovations à effectuer, en se souciant apparemment peu des coûts supplémentaires engendrés. Les toitures, souvent immenses et couvertes de petites tuiles, doivent être rénovées quasiment à l’identique, d’où un coût prohibitif pour de nombreux ménages modestes. On les laisse donc en l’état.

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Les héritiers de ces biens invendables sont souvent démunis. Aux problèmes technologiques complexes s’ajoutent des blocages institutionnels, comme si nos villages devaient absolument rester dans leur état originel. Rien ne doit perturber l’harmonie des lieux, même s’il n’y a plus personne pour venir les admirer. Par exemple, installer des panneaux solaires à l’extérieur d’un lotissement est quasiment impossible car ils doivent être invisibles du domaine public. C’est le ministère de la Culture, incompétent en matière de transition écologique, qui distribue ou non les autorisations.

Les transports sont similaires : quasiment pas de bus pour emmener les villageois vers les villes les plus proches. Il n’y a que la voiture. Pour nourrir la population, deux supérettes ont été installées, l’une à 1,5 kilomètre de la vieille ville, l’autre à 4 kilomètres. Que fait-on pour les personnes âgées qui ne conduisent pas ou plus ? N’a-t-on pas dit qu’il fallait sevrer les Français de leur voiture ? Quels Français exactement ? Les habitants des grandes villes qui ont des bus, des trams, des métros, etc. ? Certainement pas, ce sont les malheureux habitants des campagnes qui sont les premiers touchés.

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