Les fermetures d'usines et les licenciements continuent
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Les fermetures d’usines et les licenciements continuent

Les fermetures d’usines et les licenciements continuent

Les équipementiers automobiles multiplient les ventes, les fermetures de sites et les suppressions d’emplois. Mais comment en est-on arrivé là ?

Les équipementiers automobiles français traversent une période de turbulences pour le moins inquiétante.

Sous l’impact d’une concurrence accrue et des défis liés à l’électrification rapide du secteur, de nombreux acteurs de l’industrie sont contraints de revoir leurs stratégies, avec des fermetures de sites, des ventes d’actifs et des suppressions d’emplois en augmentation.

La France particulièrement touchée

Dans les Ardennes, Walor, équipementier automobile spécialisé dans la forge, a été racheté en octobre dernier par le fonds allemand Mutares. Moins d’un an après cette acquisition, Mutares a annoncé son intention de céder les deux sites français de Walormettant ainsi de nombreux emplois en péril.
De son côté, Valeo, autre géant de l’équipement automobile, a annoncé mi-juillet qu’il recherchait des repreneurs pour deux de ses usines et un centre de recherche en France, qui emploient à eux seuls un millier de personnes. Si aucun repreneur n’est trouvé, Ces sites pourraient être fermésun coup dur pour l’emploi dans les régions concernées.
L’usine MA France, située en Seine-Saint-Denis, a récemment cessé ses activités. Cette dernière grande usine automobile du département, spécialisé dans les presses à carrosserieemployait 280 salariés et fournissait, entre autres, Stellantis et Renault. En raison d’un manque de compétitivité, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire, laissant de nombreux salariés dans l’incertitude.
Roues impériales, dernière usine de fabrication de jantes aluminium en Francea fermé ses portes le 18 juin, marquant la fin d’une époque pour l’industrie automobile française. Après des années de difficultés, les 176 salariés de l’usine Diors (Indre) sont actuellement en cours de reclassement, symbolisant une nouvelle perte pour le secteur.

La situation ne s’améliore pas ailleurs

Selon Marc Mortureux, PDG de la Plateforme Automobile (PFA), le marché automobile européen peine à se remettre des conséquences de la pandémie, la production de véhicules restant faible. « C’est dur pour les industriels, mais ils ont compensé par des hausses de prix. C’est plus compliqué pour les équipementiers. »il souligne.
Le passage à l’électrification, bien que nécessaire, a de graves conséquences pour certains secteurs traditionnels comme la fonderie ou l’emboutissage, moins utilisés dans les véhicules électriques. Un rapport de la PFA publié en 2021 estimait 65 000 emplois menacés dans l’industrie automobile d’ici 2030une prédiction qui semble se réaliser avec l’augmentation du nombre d’entreprises en grave difficulté.
Les constructeurs automobiles, malgré leurs propres difficultés, doivent eux aussi investir massivement dans la transition vers l’électrique, au péril parfois de leur propre survie. « Les grands donneurs d’ordre font des efforts en interne et demandent également d’énormes efforts à tous leurs fournisseurs. Leurs relations sont parfois extrêmement difficiles. »note Marc Mortureux.

Ce phénomène ne se limite pas à la France. En Allemagne, ZF a annoncé la suppression de près d’un quart de ses effectifs dans le pays, soit 14 000 postes, en raison d’une « forte concurrence »En Alsace, Dumarey Powerglide, sous-traitant de ZF, souffre d’une baisse de ses commandes et craint désormais un plan social.

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