Une nouvelle étude montre que les femmes atteintes de TDAH connaissent des périodes d’errance médicale significativement plus longues que les hommes.
Pour parvenir à cette conclusion, un groupe de scientifiques dirigé par Charlotte Skoglund de l’Université d’Uppsala en Suède a mené une étude auprès de 85 330 personnes atteintes de TDAH, toutes vivant dans le comté de Stockholm. Ces personnes ont été comparées à 426 626 témoins ne présentant aucun trouble de ce type.
Après analyse statistique, les chercheurs ont constaté que les femmes atteintes de TDAH étaient diagnostiquées à un âge moyen de 23,5 ans, contre 19,6 ans pour les hommes.
De plus, les résultats ont montré que la comorbidité psychiatrique était plus fréquente chez ce type de patients : « Les femmes atteintes de TDAH étaient environ deux fois plus susceptibles que les hommes atteints de TDAH de recevoir un diagnostic de troubles anxieux (50,4 % contre 25,9 %) et de troubles de l’humeur (37,5 % contre 19,5 %). »selon le rapport.
Charlotte Skoglund et ses collègues ont également signalé une prépondérance des traitements médicamenteux chez les femmes : « Cinq ans avant leur diagnostic de TDAH, les femmes utilisaient davantage d’anticonvulsivants, de neuroleptiques, de sédatifs, d’hypnotiques et de psychoanaleptiques que les hommes », écrivent-ils, précisant que cette tendance était encore présente deux ans après l’identification officielle du trouble.
Enfin, les femmes atteintes de TDAH étaient plus susceptibles que les hommes atteints de TDAH de recevoir des soins psychiatriques tout au long de la période d’étude (à l’hôpital ou en ambulatoire, ndlr).
À la lumière de toutes ces nouvelles données, les chercheurs soulignent que « Un diagnostic et un traitement précoces du TDAH sont importants pour réduire les risques de mortalité et d’altération de la qualité de vie propres à ce type de patient. »
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) se définit par l’association, de diverses manières, entre déficit de l’attention, hyperactivité motrice et impulsivité. Il apparaît dès l’enfance et ses causes restent, à ce jour, inconnues.
La prévalence du TDAH en France est sujette à débat. « D’après notre étude, la prévalence de l’hyperactivité/TDAH en France peut être estimée à 0,3% des enfants d’âge scolaire, avec 0,2% pour la prescription de psychostimulants », expliquait Sébastien Ponnou, psychanalyste et maître de conférences à l’université de Rouen-Normandie, à Libération en 2020. « Ces données sont particulièrement robustes car elles s’appuient sur la réalité des pratiques cliniques et sur les prescriptions des médecins pour l’ensemble de la population », il a dit à l’époque.
De son côté, la HAS estime sur son site que « 3,5 à 5,6 % des enfants scolarisés souffrent de TDAH en France. Chez les adultes, la prévalence du TDAH a été estimée entre 2,5 % et 2,9 %. »
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