Les Expos des années 1980 : plus populaires que les Canadiens !
Le 29 septembre 2004, nos Amours disputaient leur dernier match à Montréal. Le Journal vous propose une série de reportages dans le cadre de ce triste vingtième anniversaire du départ de nos Expos pour Washington.
Cela peut paraître impensable pour ceux qui ne l’ont pas vécu. Il fut un temps où les Expos étaient plus populaires que les Canadiens.
Le Québec vivait ses meilleures années socialement et économiquement lorsque le baseball majeur est arrivé à Montréal en 1969.
Les Canadiens formaient une dynastie, mais la naissance des Expos a généré un effet grandiose partout au Québec.
Nous faisions partie de la cour des grands.
Les grandes vedettes de la Ligue nationale, comme Willie Mays, Hank Aaron, Bob Gibson, Roberto Clemente et autres, que l’on voyait au Match de la semaine le samedi après-midi à Radio-Canada, sont venues affronter la troupe de Gene Mauch au petit stade Jarry.
C’était magique !
André Viau / Le Journal de Montréal
Pas de hockey en été
Notre « Les « Z’amours » ont occupé nos conversations même lorsque les Canadiens se battaient pour remporter une autre Coupe Stanley. L’été dernier, il n’y avait aucune mention du Tricolore dans les tribunes téléphoniques ou dans les médias.
Lorsque les Expos ont pris de l’importance en tant qu’équipe de baseball de premier plan à la fin des années 1970, le Stade olympique était l’endroit idéal pour assister au meilleur spectacle sportif de la ville. Les fans ont pu admirer les performances des jeunes Gary Carter, Andre Dawson, Larry Parrish, Warren Cromartie, Tim Raines, Scott Sanderson, Bill Gullickson et David Palmer, tous issus de la Phase II qui a débuté en 1976.
Ce nom faisait référence au mouvement de renouveau que s’était donné l’organisation. Le temps était venu de construire avec de jeunes loups recrutés et développés dans le réseau des filiales de l’organisation.
L’émergence de l’équipe en 1979 a coïncidé avec la fin des grandes dynasties des Canadiens.
Plus de deux millions de spectateurs
De 1979 à 1983, les Expos se classaient parmi les quatre premiers de la Ligue nationale en termes d’assistance. Il en fut de même pour l’ensemble de la Ligue majeure de baseball de 1981 à 1983.
Hormis la saison 1981, ponctuée par un arrêt de travail de sept semaines pour les joueurs, plus de deux millions de spectateurs franchissent annuellement les tourniquets du grand stade durant cette période.
Le Journal de Montréal
Personne ne se plaignait du stade.
Montréal vivait au rythme des Expos !
Gary Carter, Larry Parrish, Andre Dawson et Ellis Valentine ont frappé les longues balles. Steve Rogers, Scott Sanderson, Bill Gullickson, David Palmer et Charlie Lea ont été dominants sur le monticule et y ont fait des merveilles.
En relève, Woodie Fryman était là pour éteindre les incendies, lui qui à 40 ans en 1980, compilait un bilan de sept victoires contre quatre défaites, tout en préservant 17 victoires et en maintenant une moyenne de 2,25 points mérités par match.
Nous aimions ce bon vieux Woodie. Nous nous reconnaissions en lui. C’était un travailleur acharné comme tout le monde. À l’automne, il retournait dans sa ferme du Kentucky pour cultiver du tabac et traire ses vaches.
Ron LeFlore, Rodney Scott et Raines ont fait lever la foule avec leurs courses endiablées sur les sentiers.
Les Expos pouvaient gagner de la façon qu’ils voulaient. Le baseball n’était pas ennuyeux pour ceux qui savaient apprécier ses bases et ses subtilités.
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