L’ESSENTIEL
- La réalisation d’exercices courts et intenses d’une minute pendant 19 minutes a amélioré la condition cardiorespiratoire chez les adultes victimes d’un AVC d’une durée de six mois ou plus.
- Le HIIT et les séances de 20 à 30 minutes d’exercice d’intensité modérée ont amélioré l’endurance à la marche des patients.
- Aucun événement indésirable, tel que fatigue, essoufflement ou douleurs musculaires, n’est survenu pendant l’entraînement.
Réaliser un exercice pendant 20 secondes, puis se reposer 10 secondes avant de commencer une nouvelle série, c’est le principe du HIIT, ou High Intensity Interval Training. Dans une étude récente, des chercheurs de l’Université McMaster à Hamilton (Canada) ont révélé que les personnes ayant subi un AVC peuvent en bénéficier et que ce type d’entraînement améliore considérablement leur santé globale et leur récupération.
Une séance HIIT de 19 minutes ou 20 à 30 minutes d’exercice d’intensité modérée
Pour en arriver à cette conclusion, l’équipe a voulu comparer les effets de 12 semaines d’entraînement fractionné de courte durée à haute intensité avec ceux d’un entraînement continu d’intensité modérée, les facteurs de risque cardiovasculaire et les résultats en matière de mobilité chez des adultes ayant subi un AVC. Pour les besoins de ce travail, ils ont recruté 82 personnes majoritairement caucasiennes, dont 50 hommes et 32 femmes, âgés de 40 à 80 ans. Tous souffraient d’une incapacité légère ou minime en raison d’un AVC survenu environ 1,8 an plus tôt. Au cours d’un suivi de trois mois, les participants ont été répartis aléatoirement en deux groupes. Le premier consistait à faire du HIIT (dix intervalles d’une minute d’exercices à haute intensité entrecoupés de neuf intervalles d’une minute d’exercices à faible intensité, pour un total de 19 minutes) ou des séances de 20 à 30 minutes d’exercices d’intensité modérée trois fois par semaine.
Parallèlement, des évaluations ont été réalisées à trois reprises : avant le début de l’entraînement physique, immédiatement après l’exercice, 8 semaines après la fin de l’intervention. À chaque évaluation, les scientifiques ont mesuré les niveaux de forme cardiovasculaire, notamment la pression artérielle au repos, la rigidité artérielle, le rapport taille-hanches (calculé à partir du tour de taille au niveau du nombril et du tour de hanches au niveau de l’os iliaque) et la mobilité (vitesse et distance de marche).
Accident vasculaire cérébral : le HIIT améliore la capacité cardiorespiratoire des patients
Selon les résultats publiés dans la revue Accident vasculaire cérébralAucun volontaire n’a ressenti d’effets indésirables, notamment de la fatigue, de l’essoufflement, des douleurs musculaires, des crampes ou des étourdissements pendant l’exercice. Les auteurs ont observé que les niveaux de forme cardiorespiratoire du groupe HIIT s’amélioraient deux fois plus que ceux du groupe d’entraînement continu d’intensité modérée. Cette amélioration est restée supérieure aux seuils même lors du suivi à 8 semaines.
Autre constat : tous les participants ont amélioré leur endurance à la marche, mesurée par la distance parcourue en 6 minutes. Au départ, les deux groupes pouvaient marcher environ 355 mètres (la distance approximative de trois terrains de football américain) en 6 minutes. Après 12 semaines d’exercice, les deux groupes ont augmenté leur distance de marche de 8 mètres, et après le suivi de 8 semaines, ils ont augmenté leur distance de marche de 18 mètres.
« Les professionnels de la réadaptation après un AVC disposent désormais de preuves pour soutenir la mise en œuvre de protocoles d’entraînement par intervalles à court terme et à haute intensité dans la pratique clinique », dit Ada Tangauteur principal de la recherche.