Les évêques américains rappellent au futur président ses devoirs envers les migrants
Un simple message de félicitations. Dans un communiqué publié mercredi 6 novembre sur le site Internet de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), son président, Mgr Timothy Broglio, s’est félicité de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. « Nous passons désormais de la campagne à la gouvernance » indique-t-il.
Et si les relations entre l’épiscopat américain et le catholique pratiquant Joe Biden étaient notoirement mauvaises – notamment en raison de son soutien à l’avortement – il ne faut pas s’attendre à ce que les évêques se montrent indulgents à l’égard du président élu. « L’Église catholique n’est affiliée à aucun parti politique, et la conférence des évêques non plus.prévient Mgr Broglio. Peu importe qui occupe la Maison Blanche ou qui détient la majorité au Capitole, les enseignements de l’Église restent inchangés. »
Après les vœux et les prières pour le nouvel élu, le président de l’USCCB rappelle donc certains points de son message. Les États-Unis sont « béni de nombreux dons », il affirme, et doit à ce titre « se soucier de ceux qui se trouvent à l’extérieur de nos frontières et être prêt à offrir de l’aide à tous ».
Derrière ces mots se cache un premier avertissement adressé à Donald Trump, qui a largement mené sa campagne sur la promesse de réduire drastiquement l’immigration. Là « défense du bien commun »insiste celui qui est aussi évêque des armées, passe par la promotion de « la dignité de la personne humaine, en particulier des plus vulnérables d’entre nous, y compris les enfants à naître, les pauvres, les étrangers, les personnes âgées et infirmes, et les migrants ».
Les craintes du service jésuite des réfugiés
Dans une déclaration distincte, le cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, a également fait allusion aux promesses de Trump concernant les migrants. « Nous ne devons jamais nous lasser de vivre notre tradition de servir les nécessiteux, d’accueillir les étrangers, de respecter la dignité de la vie humaine, de prendre soin de la planète et de soutenir tous ceux qui vivent en marge de la société », il écrit.
Ces craintes concernant les politiques migratoires annoncées par la future administration Trump ont également été exprimées par la branche américaine du Jesuit Refugee Service (JRS). Dans un communiqué, le service « exhorte la nouvelle administration à honorer le rôle historique des États-Unis en tant que fière nation d’immigrants. » Le JRS appelle donc à rejeter « la position anti-immigrés qui est devenue populaire dans différentes régions de notre pays ».
« Tout au long de la campagne de 2024, la rhétorique de M. Trump et de ses alliés a créé un danger pour les demandeurs d’asile et autres ressortissants étrangers légalement présents. » regrette le service jésuite. « En tant qu’organisation exprimant notre foi catholique à travers notre travail, le JRS-USA croit que l’accueil, l’accompagnement, le service et le plaidoyer pour les personnes déplacées sont des obligations. »