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Les étudiants sud-coréens se rebellent contre la mixité dans les universités pour femmes

Depuis lundi 11 novembre 2024, certaines facultés pour femmes de Séoul sont bloquées par leurs étudiantes. Elles protestent contre l’inscription des hommes dans leur établissement, alors que les doyennes de ces universités féminines souhaitent qu’elles deviennent mixtes.

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Manifestation contre la transformation d'une université pour femmes en école mixte, le 12 novembre 2024. (황석주 / MAXPPP)

Tout a commencé la semaine dernière, lorsque certaines universités féminines de Séoul ont dévoilé leur liste d’admission du printemps. À la surprise de leurs étudiants, des hommes sont inscrits dans un établissement auparavant réservé aux femmes. Le doyen de l’université de Dongdeok justifie ce virage vers un enseignement mixte par le fait que la population coréenne diminue chaque année et que l’inscription des hommes dans cette faculté permettrait de survivre.

Les étudiants sud-coréens sont cependant attachés à ce non-mixage, et assurent ne pas avoir été consultés pour cette décision qu’ils jugent importante. Depuis le lundi 11 novembre 2024, des étudiants de Dongdeok, entre autres, bloquent et barricadent leur université en manifestant pour le retrait de ce changement de régime.

En Corée du Sud, ces universités pour femmes sont très populaires auprès des étudiantes, un héritage de l’époque où les femmes n’avaient pas droit à l’éducation, il y a une centaine d’années. Des missionnaires étrangers avaient créé ces établissements privés pour permettre aux femmes coréennes de s’élever dans la société. Depuis, les femmes ont accès à l’éducation, mais les universités féminines restent privilégiées, d’une part pour leur formation réputée, mais aussi parce que les étudiantes se disent plus à l’aise et plus en sécurité que dans les établissements mixtes. , notamment face au harcèlement sexuel.

Cette crise à l’université s’inscrit dans une guerre des sexes plus large au sein de la société sud-coréenne. Depuis plusieurs années, la Corée du Sud est véritablement divisée entre hommes et femmes. Très peu performant en matière d’égalité femmes-hommes, l’écart salarial est le plus élevé des pays de l’OCDE, avec près de 31 % d’écart entre hommes et femmes pour un même poste.

Ces inégalités cristallisent les tensions que l’on retrouve tant dans le monde des affaires que dans la politique. En Corée du Sud, deux tiers des hommes de moins de 30 ans se déclarent ouvertement antiféministes. Une situation qui semble poser de plus en plus de problèmes puisque ni les femmes ni les hommes ne semblent plus vouloir vivre ensemble.

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