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Les étudiants menacent de reprendre les manifestations lundi

Un groupe d’étudiants bangladais a menacé de reprendre les manifestations après des jours de troubles meurtriers si ses dirigeants emprisonnés ne sont pas libérés d’ici dimanche, les autorités promettant de rétablir l’Internet mobile.

Des affrontements entre manifestants et forces de sécurité et une répression meurtrière des autorités ont fait au moins 205 morts dans ce pays d’Asie du Sud au cours de la semaine écoulée, selon un décompte de l’AFP basé sur des données policières et hospitalières.

Le spectre des manifestations « dures » à partir de lundi

Après une semaine de moratoire sur les manifestations face aux violences, les membres de Students Against Discrimination, l’organisation à l’origine des manifestations, ont déclaré dimanche 28 juillet qu’ils reprendraient les manifestations lundi si leurs dirigeants n’étaient pas libérés. La dirigeante du groupe, Nahid Islam, et d’autres « doivent être libérés et les charges retenues contre eux abandonnées »Abdul Hannan Masud l’a déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse en ligne samedi soir.

Hannan Masud, qui n’a pas révélé d’où il parlait car il se cache des autorités, a également appelé à « actions visibles » Des mesures seront prises contre les ministres du gouvernement et les policiers responsables de la mort des manifestants. « Sinon, les Étudiants contre la discrimination seront obligés de lancer des manifestations violentes à partir de lundi. »a-t-il déclaré.

Des dirigeants étudiants évacués de force de l’hôpital

Trois dirigeants du groupe étudiant, Asif Mahmud, Nahid Islam et Abu Baker Majumdern, ont été sortis de force de l’hôpital où ils avaient été admis vendredi et emmenés par un groupe de policiers en civil. Le ministre de l’Intérieur Asaduzzaman Khan a déclaré vendredi soir qu’ils avaient été transférés pour « leur propre sécurité »mais n’a pas confirmé s’ils avaient été arrêtés.

La semaine dernière, des bâtiments gouvernementaux et des commissariats de police ont été incendiés à Dhaka, ainsi que de violents affrontements de rue entre manifestants et police anti-émeutes ailleurs dans le pays.

Le gouvernement de la Première ministre Sheikh Hasina a déployé des troupes, imposé une coupure d’Internet dans tout le pays et un couvre-feu pour rétablir l’ordre. Le couvre-feu est resté en vigueur dimanche mais a été progressivement allégé au cours de la semaine, signe que le gouvernement estime que l’ordre a été en grande partie rétabli.

Au moins 9 000 personnes arrêtées

Le ministre des Télécommunications Zunaid Ahmed Palak a annoncé dimanche que l’internet mobile avait été rétabli dans l’après-midi, après plus d’une semaine de coupures dans tout le pays. Les connexions internet fixes avaient été rétablies mardi.

Selon Prothom AloSelon le plus grand quotidien du Bangladesh, au moins 9 000 personnes ont été arrêtées dans tout le pays depuis le début des troubles. Il s’agit de l’un des pires soulèvements au Bangladesh depuis le retour au pouvoir de Sheikh Hasina en 2009, après l’avoir exercé de 1996 à 2001.

Les manifestations ont commencé après la réintroduction en juin d’un système réservant plus de la moitié des emplois de la fonction publique à certains candidats, dont près d’un tiers aux descendants de vétérans de la guerre d’indépendance du Bangladesh.

Dans ce pays d’Asie du Sud, où l’on compte quelque 18 millions de jeunes chômeurs, selon les chiffres officiels, le système suscite la colère des diplômés confrontés à une grave crise de l’emploi. Les opposants à ce système affirment qu’il vise à réserver les emplois publics aux proches de la Ligue Awami, le parti du Premier ministre. La Cour suprême a réduit dimanche le nombre de postes réservés, mais les manifestants réclament l’abolition du système.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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