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les études se contredisent, mais une tendance se dessine…

Cela n’aura peut-être pas d’impact sur le passage à l’électrique chez les automobilistes déjà réticents, ou du moins hésitants, à franchir le pas. Une nouvelle étude vient de montrer que, à modèle équivalent, le prix des réparations est plus élevé sur les voitures équipées de batteries.

C’est en tout cas ce que l’on apprend, voire confirme, l’étude de l’Automobile Safety and Repair Association (SRA), qui s’appuie sur pas moins de 800 000 rapports d’experts datés de 2023. Ou plutôt beaucoup moins, puisque seuls 5 % des véhicules de moins de 6 ans réparés suite à un sinistre en 2023 sont effectivement électriques. Cela ne fait que 40 000 à comparer avec leurs équivalents thermiques. Et contre toute attente, le prix des réparations électriques serait environ 15 % plus élevé.

Tout et son contraire

Le poids plus important des véhicules électriques serait logiquement, lors d’un choc, un « facteur aggravant l’intensité des dégâts et la quantité de pièces impactées ».©Tesla

Pourquoi dire « contre toute attente », alors que l’histoire semble être la même partout ? En effet, depuis quelques temps, le surcoût des réparations sur les voitures électriques par rapport aux voitures thermiques est souvent souligné. Ici un loueur de voitures, Hertz sans parler, qui brade une grande partie de sa flotte, notamment à cause des surcoûts engendrés par la remise à neuf des voitures électriques. Il existe une étude de la société américaine Solera, qui parle de coûts 29% plus élevés, mais en comparant uniquement le Hyundai Kona électrique par rapport au thermique. Ou encore cette association contre l’obsolescence programmée, qui mettait en garde contre les voitures électriques parfois très difficiles à réparer.

Oui, mais il ne faut pas oublier qu’il y a exactement un an, une étude du même SRA nous assurait le contraire. Ou presque. Dans un tableau comparant l’électrique au thermique en 2022, l’association a comparé un certain nombre de modèles (Renault Clio, Peugeot 208, Kia Niro…) à leurs homologues thermiques. Et de conclure qu’il n’y avait pas de « tendance générale », que les résultats en termes de coûts de réparation étaient « proches » et qu’ils pouvaient être « impactés par des différences de volumes, d’usage et de prix de vente des modèles selon leur énergie ».

La tendance semble se confirmer

Le chiffre d’un coût moyen de réparation 15% plus élevé pour les voitures électriques est avancé cette année par la SRA, suite à cette dernière étude.©Peugeot

Alors pourquoi la nouvelle étude du SRA, un an plus tard, publiée par son observatoire annuel, semble-t-elle plus catégorique sur le fait que réparer une voiture électrique coûte en réalité plus cher que son équivalent thermique ? Déjà, la méthode de calcul est différente : cette fois, SRA n’a comparé que des modèles disponibles en électrique et thermique, et non plus des équivalents. De plus, il existe plus de modèles électriques disponibles qu’auparavant. L’échantillon est donc plus grand. Une tendance se confirme donc…

C’est ainsi que le chiffre d’un coût moyen de réparation 15 % plus élevé pour les voitures électriques est avancé cette année par la SRA, suite à cette dernière étude. Avec de grosses disparités selon les marques et les modèles. Et évidemment, un contre-exemple : l’Opel Corsa, moins chère à réparer électriquement que thermiquement ! Ce qui n’est cependant pas le cas de sa sœur quasi jumelle, la Peugeot e-208.

Des différences qui pourraient être atténuées

Les écarts constatés par le SRA peuvent s’expliquer pour plusieurs raisons. Commencer avec le poids plus important des véhicules électriques qui, lors d’un choc, serait logiquement un « facteur aggravant l’intensité des dégâts et la quantité de pièces impactées ». Autre facteur mis en avant : les matériaux utilisés, comme l’aluminium (pour alléger les voitures plus lourdes ?) qui coûte plus cher à réparer.

Du côté des pièces détachées également, le coût est systématiquement plus élevé pour l’électrique tandis que le poste où la différence est la plus importante est la main d’œuvre. Cela s’explique par le fait qu’il est encore trop souvent nécessaire de passer par les réseaux officiels des constructeurs pour les réparations, bien plus coûteuses que les garages indépendants, pas encore suffisamment formés ni équipés pour l’électricité. Il s’agit donc d’un poste de dépense où il y a de la marge, et qui pourrait bien réduire la facture à l’avenir !

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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