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Les États-Unis pris dans le tourbillon des représailles annoncées par l’Iran

Les États-Unis pris dans le tourbillon des représailles annoncées par l’Iran

Comme il paraît lointain et pourtant si récent, quand les administrations américaines, l’une après l’autre depuis Barack Obama, n’ont cessé de répéter leur intention de prendre leurs distances avec le Moyen-Orient. Depuis les attaques meurtrières du Hamas le 7 octobre 2023, les États-Unis, principal allié militaire et diplomatique d’Israël, sont pris dans la guerre menée par l’État hébreu dans la bande de Gaza, et dans une moindre mesure au Sud-Liban.

En quelques jours, Washington s’est également retrouvé pris dans les tensions provoquées par l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet à Téhéran. Attribué à Israël, qui n’a pas confirmé son implication, cet assassinat sophistiqué a immédiatement suscité des soupçons de la part de l’Iran et de ses alliés sur une possible complicité américaine. « Cet acte n’aurait pas pu avoir lieu sans l’autorisation des États-Unis ni sans leur soutien en matière de renseignement », a accusé mercredi la mission iranienne auprès de l’ONU.

Le Hezbollah libanais, allié de l’Iran, a exprimé une défiance similaire après l’assassinat de son chef militaire Fouad Chokr mardi soir près de Beyrouth. Jeudi, le journal Al-Akhbarproche du mouvement chiite, s’en est pris à l’émissaire de Joe Biden, Amos Hochstein, qui aurait garanti que la capitale libanaise ne serait pas prise pour cible par l’armée israélienne. « Hochstein est un complice à part entière : Washington a mené une opération de tromperie diplomatique », accuse le quotidien dans son titre.

« Les sionistes et les Américains ont ouvert les portes de l’enfer »

Dans leurs déclarations, deux milices pro-iraniennes en Irak ont ​​également pris pour cible les États-Unis, qui comptent toujours 2 500 soldats dans le pays. L’une d’entre elles, la puissante Kataeb Hezbollah, a ainsi jugé que l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh « des mains de l’ennemi américano-sioniste » avait violé « toutes les règles d’engagement »Le mouvement al-Nujaba avait déclaré plus tôt que « Les sionistes et les Américains ont ouvert les portes de l’enfer »Les dénégations d’Antony Blinken n’ont pas réussi à dissiper les soupçons. « Nous n’étions pas au courant et nous ne sommes pas impliqués »Signe de la menace qui pèse sur les intérêts américains : l’armée américaine a mené une frappe sur une base du Kataeb Hezbollah au sud de Bagdad, présentée comme une base de l’armée syrienne. « acte de légitime défense contre des combattants qui tentaient de lancer une attaque de drone », peu après l’assassinat de Fouad Chokr et avant l’annonce de celui d’Ismaïl Haniyeh.

Dans ce climat d’extrême volatilité, et dans une logique évidente de dissuasion, le Pentagone a annoncé samedi le déploiement de davantage de navires de guerre et d’avions de combat pour « renforcer la protection des forces armées des États-Unis, renforcer le soutien à la défense d’Israël et veiller à ce que les États-Unis soient préparés à diverses éventualités ».

« Une diplomatie vigoureuse »

N’ayant pas réussi à imposer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza – une solution qui ferait baisser de plusieurs crans la tension dans la région –, la diplomatie américaine s’emploie à ce que la réponse de Téhéran et de ses mandataires soit au moins « mesuré ». « Les principaux acteurs ont démontré qu’ils disposaient des outils diplomatiques nécessaires pour gérer une crise de cette nature. L’expérience du mois d’avril montre que des échanges de messages directs entre les États-Unis et Israël, ainsi qu’une diplomatie vigoureuse entre les États-Unis et l’Iran, peuvent être efficaces », a-t-il ajouté. Analyse de Crisis Group dans une note publiée dimanche.

Le think tank cite paradoxalement comme preuve l’attaque iranienne du 13 avril, au cours de laquelle Téhéran a fait pleuvoir plus de 300 drones et missiles sur le territoire israélien en représailles à une attaque israélienne à Damas, tuant un commandant des Gardiens de la révolution. « Le résultat de l’attaque iranienne du 13 avril aurait pu être bien pire si Téhéran ne l’avait pas annoncé à l’avance et si Israël et ses alliés n’avaient pas mis en place une défense robuste et globalement efficace en prévision de l’attaque. affirme Crisis Group. De même, Israël aurait pu réagir de manière beaucoup plus violente au déluge si l’administration Biden ne l’avait pas déconseillé lors de discussions intensives.

Malgré son activisme pour éviter le pire, Washington a exhorté ses ressortissants à quitter le Liban en prenant « tout billet d’avion disponible »suivi par le Royaume-Uni samedi, puis par la France et l’Arabie saoudite dimanche.

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