Les États-Unis imposent des sanctions à l’ex-président Martelly pour trafic de drogue
Le gouvernement américain a annoncé, mardi 20 août, une série de sanctions visant l’ancien président haïtien Michel Martelly, l’accusant d’être impliqué dans le trafic de drogue et d’avoir joué un rôle dans « important » dans la crise politique et sécuritaire qui frappe ce pays des Caraïbes. Président entre 2011 et 2016, Michel Martelly est accusé par Washington d’avoir « a créé un environnement propice aux activités de trafic de drogue et a fait du pays un point de transit pour les drogues illicites entrant aux États-Unis »a justifié le département du Trésor dans un communiqué.
« Les décisions prises contre M. Martelly mettent en évidence le rôle important et déstabilisateur que lui et d’autres membres corrompus de l’élite politique ont joué dans la perpétuation de la crise actuelle en Haïti. »« Le département du Trésor estime que, plus largement, une partie importante de la classe politique, ainsi que des entrepreneurs, ont pris part au trafic de drogue, notamment en s’appuyant sur des gangs ou en les soutenant », a dénoncé le sous-secrétaire d’État par intérim chargé du terrorisme et du renseignement financier, Bradley Smith, cité dans le communiqué.
Des sanctions à l’impact « extrêmement limité »
Les sanctions américaines comprennent le gel de tous les avoirs détenus directement ou indirectement par Michel Martelly aux États-Unis, ainsi que l’interdiction pour toute personne ou entreprise américaine de faire des affaires avec lui. Les sanctions comprennent également l’interdiction pour l’ancien président de se rendre aux États-Unis, où les élites haïtiennes se rendent très régulièrement, selon le département d’État. Cependant, les sanctions prises par les États-Unis et d’autres pays contre des personnalités ou des chefs de gangs en Haïti ont un impact « extrêmement limité » selon l’ONU.
Début juillet, Washington avait appelé à des sanctions plus dures contre les gangs du pays. Ces derniers mois, les violences à Port-au-Prince ont provoqué une grave crise humanitaire, avec près de 600 000 personnes déplacées dans le pays, selon l’ONU. Contrôlant 80% de la capitale et des axes routiers importants, les gangs armés sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon, une situation qui s’est aggravée en début d’année lorsqu’ils ont décidé de s’allier pour renverser le très controversé ex-Premier ministre Ariel Henry.
Depuis le départ de Henry, des autorités de transition ont été mises en place pour s’atteler à la tâche de redresser le pays, avec l’appui d’une force multinationale dirigée par le Kenya, une mission soutenue par l’ONU dont la tâche sera immense.