Les Etats-Unis et l’Union européenne en croisade précautionneuse contre les colons israéliens violents – Libération
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Les Etats-Unis et l’Union européenne en croisade précautionneuse contre les colons israéliens violents – Libération

Les Etats-Unis et l’Union européenne en croisade précautionneuse contre les colons israéliens violents – Libération
Israël-Palestine, un conflit sans fin ?cas

Washington et Bruxelles ont annoncé ce vendredi 19 avril des sanctions financières contre des colons extrémistes, dont certains proches du gouvernement israélien. Des mesures plus fermes que celles prises jusqu’alors, mais pas suffisantes pour empêcher l’expansion de la colonisation en Cisjordanie.

Le Conseil de l’Union européenne et le Département d’État américain ont annoncé ce vendredi 19 avril avoir pris séparément des sanctions contre les colons israéliens violents en Cisjordanie. Il s’agit de la troisième tournée de Washington, et la première de Bruxelles, inspirée en partie par une montée des violences : 19 Palestiniens ont été tués par des colons israéliens depuis le 7 octobre.

L’approche européenne fait suite à des sanctions imposées individuellement par plusieurs États membres, dont la France. Paris avait ainsi banni du territoire 18 individus en février, une technique qui semblait insuffisante, car sans effet dissuasif, l’identité des personnes sanctionnées étant confidentielle. Une manière de rechercher la vitesse plutôt que la perfection, se défend l’équipe de France, tout en poussant à des sanctions au niveau des Vingt-Sept. C’est désormais chose faite. Au-delà de l’interdiction de voyager vers l’Union européenne, les avoirs des personnes concernées pourraient désormais être gelés et leurs transactions financières interdites.

Règne de la terreur

Les noms des individus visés par les Européens, Neria Ben Pazi et Yinon Levi, sont connus de tous en Cisjordanie. Ces cowboys messianiques ont instauré un règne de terreur autour de leurs fermes dans la vallée du Jourdain et dans les collines au sud d’Hébron, poussant plusieurs dizaines de familles palestiniennes au déplacement forcé. Deux organisations figurent également sur la liste, dont Noar HaGvaot, la « Jeunesse des collines », et deux de ses organisateurs Meir Ettinger et Elisha Yered. Très actifs sur les réseaux sociaux, tous deux s’inquiétaient d’affaires de meurtres de Palestiniens.

Les sanctions américaines, également économiques, tombent désormais chaque mois. Ils se sont d’abord concentrés sur des individus, puis sur des avant-postes entiers. Cette fois, ce sont des entités qui sont visées, dont deux parce qu’elles ont aidé des individus sanctionnés – une manière de montrer que Washington ne plaisante pas, qui satisfera les militants anticolonisation, tant israéliens que palestiniens. Une autre dimension particulière est à retenir, l’inscription sur les deux listes de Bentzi Gopstein, et de son organisation Lehava.

Bouclier contre l’assimilation

Né en 1969, éduqué dans la religion ultra-orthodoxe, Gosptein était un disciple assidu du rabbin Meir Kahane, idole du mouvement suprémaciste qui porte aujourd’hui son nom. Arrêté à plusieurs reprises pour des actes de violence, il s’est impliqué à tous les niveaux du travail de colonisation en Cisjordanie, commettant de simples actes d’intimidation ou s’élevant au rang de conseiller politique de l’actuel ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.

Lehava se pose d’abord comme un rempart contre l’assimilation, notamment contre les mariages mixtes. Mais l’association s’engage également à promouvoir le « travail hébreu », l’idée selon laquelle les Juifs ne devraient pas employer d’Arabes. Depuis plusieurs années, elle recrute notamment parmi les jeunes du mouvement sioniste religieux radical, mais aussi parmi certains ultra-orthodoxes chez qui les prêches des rabbins nonagénaires n’inspirent plus beaucoup d’enthousiasme. Le choix de Bentzi Gopstein est certainement motivé par sa proximité avec Itamar Ben-Gvir. Il s’agit d’un pas de plus de la part des chancelleries occidentales vers la reconnaissance de la responsabilité de l’architecture étatique israélienne dans ces actes de violence. Mais pas encore une poursuite claire de son rôle dans la colonisation.

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