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les étapes restant à franchir avant la mise en service et la production d’électricité


Avec douze ans de retard, EDF a lancé le processus de « divergence » du réacteur EPR de Flamanville, étape cruciale avant la production d’électricité.

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La centrale nucléaire de Flamanville (Manche), le 25 avril 2024. (LOU BENOIST / AFP)

« C’est parti pour le réacteur nucléaire de Flamanville. » Sur le réseau social X, la ministre démissionnaire Agnès Pannier-Runacher, anciennement en charge de la Transition énergétique, s’est réjouie du résultat « Ce chantier de construction «industriel sans égal».

Les nombreux contretemps qui ont affecté la construction de l’EPR – fissures dans le béton de la dalle, anomalies dans l’acier de la cuve, défauts de soudure sur les traversées de l’enceinte de confinement… – ont prolongé le chantier d’une douzaine d’années et fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d’euros par EDF, soit quatre fois plus que l’estimation initiale de 3,3 milliards.

L’EPR de Normandie entame mardi 3 septembre une étape cruciale en vue d’alimenter (bientôt) en électricité les foyers français. Cette mise en service, baptisée « divergence », n’est cependant pas l’étape finale.

Démarrer le réacteur

Début juillet, devant des journalistes invités sur place, un responsable d’EDF a décrit la divergence de La Nouvelle Usine : c’est comme « démarrer une voiture en restant au point mort ». À l’intérieur du réacteur, lorsqu’un neutron frappe un noyau fissile, il libère de nouveaux neutrons qui, à leur tour, en frappent d’autres. « divergence » l’initiation de cette réaction en chaîne de fission nucléaire qui produira finalement de grandes quantités d’énergie. La divergence permet « faire battre le cœur du réacteur pour la première fois »selon EDF.

« Il y aura une réaction nucléaire dans le réacteur, elle produira de la chaleur. Cependant, elle ne produira pas encore d’électricité »a détaillé Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting, sur RMC. « Nous vérifions si la réaction nucléaire se déroule bien, si le réacteur peut augmenter un peu sa puissance, jusqu’à 10 % de sa puissance. »

Connecter la centrale électrique au réseau

Pour passer à l’étape suivante, le couplage, le réacteur devra atteindre environ le quart de sa puissance. Selon le directeur adjoint de la division production nucléaire d’EDF, l’EPR devrait atteindre ce niveau d’ici « la fin de l’automne ». À cette date et après « un programme de tests assez conséquent »l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) devra donner son feu vert pour que le réacteur puisse produire de l’électricité et être raccordé au réseau, afin d’apporter l’électricité aux foyers français.

L’ASN assurera ensuite le contrôle « étapes ultérieures du démarrage du réacteur, jusqu’à ce que la puissance maximale du réacteur soit atteinte »explique l’autorité sur son site Internet. En juillet, le directeur adjoint de la division de production nucléaire d’EDF avait déclaré qu’il serait nécessaire « plusieurs mois » pour atteindre ce plafond.

Avec 1,6 gigawatts, le réacteur sera capable de «« Nourrir 2 millions de personnes »selon Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), interrogée sur franceinfo.

Refaire le travail

Une fois la puissance maximale du réacteur atteinte, l’EPR de Flamanville fonctionnera pendant la durée d’un cycle d’exploitation, soit entre 15 et 18 mois, avant un premier arrêt, prévu pour recharger le réacteur en combustible nucléaire (ici 241 assemblages d’uranium).

Cette première interruption va donner lieu à de nouveaux travaux sur l’EPR, qui accuse déjà 12 ans de retard. En 2014, le constructeur Framatome avait en effet identifié une anomalie dans la composition de l’acier sur certaines zones de la couverture du réacteur et celle-ci devait être remplacée avant fin 2024. L’ASN a finalement prolongé d’un an et demi l’utilisation de cette couverture, afin de permettre le démarrage de la centrale et de faire coïncider ces travaux avec cette pause, constate France 3 Normandie.

Le nouveau capot ayant été livré par Framatome en octobre 2023, le modèle défectueux deviendra un déchet radioactif, qui sera stocké à La Hague, non loin de Flamanville.



francetvinfo

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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