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Les établissements publics à but non lucratif seront inclus dans la loi organique des finances en 2025


La réforme de la établissements et entreprises publics (EEP) devrait franchir une nouvelle étape l’année prochaine. L’exécutif Akhannouch entend, en effet, intégrer les structures publiques non marchandes dans le loi organique des finances (LOF). Ces entités seront donc considérées comme une extension des services publics fournis par l’État. Cela signifie que leurs coûts de fonctionnement et leurs recettes seront désormais programmés dans le cadre de la Droit des finances.

350 millions de dollars de la Banque mondiale pour la réforme des institutions et des entreprises publiques

De même, l’exécution de leurs budgets sera soumise aux mêmes règles et conditions que celles régissant l’exécution des budgets. Budget général de l’État (BGE). Cette opération répond ainsi aux nouveaux enjeux posés par la loi-cadre n°50-21, réformant le portefeuille public des EEP. Dans son chapitre VII, ce texte, en vigueur depuis juillet 2021, entend instaurer un contrôle sur le fonctionnement des établissements et entreprises publics en création.

En effet, l’Etat recourt constamment à la création d’EEP pour leur confier des missions de service public dans divers secteurs d’intervention et territoires d’action, consacrant ainsi les vertus de ce modèle en termes d’autonomie, de souplesse de gestion et de gouvernance, de reddition de comptes, de transparence dans la reddition des comptes et, aussi, de capacité à mobiliser les compétences requises. Mais compte tenu des enjeux budgétaires croissants liés à ce modèle de gestion de l’action publique, la loi-cadre de réforme du portefeuille public des EEP a fixé parmi ses objectifs la conduite d’opérations de restructuration des EEP tendant, notamment, à réduire les subventions qui leur sont accordées sur la BGE et à améliorer leurs cotisations à cette dernière. Le texte exige ainsi que tout projet de loi visant à créer un établissement public fasse l’objet d’une étude préalable et que, sauf cas d’intérêt national impérieux, aucun établissement public ne puisse être créé pour exercer une activité commerciale.

La réforme prévoit également la transformation de tout établissement public exerçant une activité commerciale en société anonyme à un conseil d’administration, selon le principe de continuité de la personne morale. Ce conseil d’administration sera présidé, chaque fois que nécessaire, par un président-directeur général. Il convient de rappeler que la réforme des EEP a cristallisé les recommandations de la Cour des comptes qui, en 2016, préconisait l’adaptation des formes juridiques des EEP à la nature des missions dont ces structures sont investies. Ainsi, de par la nature de leurs missions, les EEP non commerciales ne génèrent pas de ressources propres, du fait de l’absence de rémunération de leurs prestations. Elles restent, pour la plupart, structurellement subventionnées par l’Etat.

De même, leur données comptablesFrançais y compris le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation et le résultat net, n’ont pas de signification économique comparée à celles des EEP opérant dans les secteurs commerciaux. La juridiction financière du Royaume a indiqué dans son rapport 2016 sur les EEP que si l’établissement public, en tant que personne morale de droit public, constitue la forme juridique appropriée pour les organismes non commerciaux ou administratifs, il est inadapté aux entreprises opérant dans les secteurs commerciaux appelées à exercer leurs activités dans un environnement de plus en plus concurrentiel et ouvert et qui doivent, en conséquence, adopter une gouvernance basée sur les normes et pratiques internationales.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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