Les négociations menées depuis plusieurs jours au Caire, en Egypte, ont échoué dimanche 25 août. Le groupe islamiste et l’Etat hébreu restent fermes sur leurs positions, tandis que tous les regards sont tournés vers l’Iran, qui a promis une réponse « mesurée » contre Tel-Aviv.
Les espoirs d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza restent lointains, aucun accord n’ayant été trouvé à ce stade, rapportent plusieurs médias américains, tandis que la situation s’est tendue au Moyen-Orient dimanche 25 août, avec une attaque de drone et « Une attaque majeure » du Hezbollah contre Israël à laquelle l’État hébreu a répondu.
Les frappes israéliennes et les combats avec le Hamas se poursuivaient ce dimanche, a rapporté dans la soirée l’Agence France Presse (AFP), citant des secouristes. Depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023 sur le sol israélien, l’enclave palestinienne est bombardée sans relâche par Israël : Plus de 40 000 personnes ont été tuées, dont de nombreux civils, des femmes et des enfants.
« Le processus se poursuivra dans les prochains jours »
Des négociations de cessez-le-feu ont eu lieu ces derniers jours au Caire, en Egypte, avec des représentants du Hamas et d’Israël, ainsi que des médiateurs américains, égyptiens et qataris.
S’adressant à l’agence de presse britannique Reuters, deux sources sécuritaires égyptiennes ont indiqué dans la nuit de dimanche 25 à lundi 26 août qu' »aucune des deux parties n’a accepté (les) différents compromis présentés par les médiateurs ». Et le cycle de négociations indirectes entre Israël et le Hamas a été « achevé », selon l’agence de presse.
L’Agence France-Presse a également souligné que la délégation du mouvement palestinien avait quitté le Caire ce dimanche 25 août. La chaîne américaine CNN, citant un responsable américain, a écrit de son côté que des « discussions » se poursuivront dans l’espoir d’obtenir un cessez-le-feu. « Les (négociations) de ces derniers jours ont été constructives (…) Le processus se poursuivra dans les prochains jours à travers des groupes de travail », a déclaré ce responsable aux médias américains.
Des négociations tendues
Quels sont les points d’achoppement ? Selon Reuters, Israël souhaite maintenir une présence militaire dans ce que l’Etat hébreu appelle le « corridor de Philadelphie », une zone tampon de 14,5 kilomètres de long entre le sud de la bande de Gaza et l’Egypte.
Par ailleurs, selon des sources égyptiennes citées par l’agence de presse, Israël aurait exprimé des réserves sur plusieurs prisonniers palestiniens dont le Hamas réclame la libération en échange des otages retenus depuis le 7 octobre.
De son côté, le mouvement islamiste refuse d’accepter tout accord qui ne soit pas identique à celui proposé par le président américain Joe Biden et négocié en juillet. Ce plan de paix est composé de trois phases d’une quarantaine de jours chacune pour passer d’un cessez-le-feu temporaire à une paix durable à Gaza.
« Nous n’accepterons pas de discuter d’une quelconque rétractation par rapport à ce qui a été convenu le 2 juillet ou de nouvelles conditions », a déclaré dimanche le représentant du Hamas, Osama Hamdan, à la chaîne de télévision du groupe.
« Tout accord doit conduire à un cessez-le-feu global, à un retrait complet (israélien) de Gaza, (et) au retour des personnes déplacées », a également affirmé à la mi-août un haut responsable du Hamas, Hossam Badran.
Les tensions augmentent au Moyen-Orient
Sans cessez-le-feu, les risques d’un embrasement total dans la région restent élevés. Israël a lancé ce dimanche de multiples frappes aériennes au Liban, et affirmé avoir déjoué une attaque de grande ampleur du Hezbollah. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu que l’Etat hébreu n’avait pas dit « son dernier mot » avec ces dernières frappes.
De son côté, le mouvement libanais a affirmé avoir lancé des centaines de drones et de roquettes. Armé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël, le Hezbollah avait menacé Tel-Aviv d’une riposte après la mort d’un de ses chefs militaires, Fouad Chokr, tué le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Le Hezbollah, ainsi que l’Iran et le Hamas, ont également menacé de répondre à l’assassinat, attribué à Israël, du leader du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet.
Dimanche soir, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a déclaré sur X que la « réaction » de son pays à « l’attaque terroriste israélienne à Téhéran » était « définitive ». Cette réponse « sera mesurée et calculée », a-t-il promis. « Nous ne craignons pas l’escalade, mais nous ne la recherchons pas, contrairement à Israël ».
Signe d’une riposte imminente, des dizaines de vols ont été annulés dans les aéroports de Tel-Aviv et de Beyrouth, et d’autres retardés. Air France a annoncé avoir suspendu ses vols vers les deux capitales « au moins jusqu’à lundi ».