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Les équipes de Sea Shepherd en alerte

Après l’arrestation par la police danoise de Paul Watson, militant océanien de renom, les équipes de Sea Shepherd France se rendent au Groenland pour le soutenir. Avant de décoller, Lamya Essemlali revient sur l’enjeu de la mobilisation et les risques encourus

« Il faut absolument empêcher une extradition vers le Japon. Si Paul est extradé vers le Japon, il mourra là-bas, nous ne le reverrons plus jamais. » souffle Lamya Essemlali, présidente de l’association Sea Shepherd France, jointe par téléphone mardi 23 juillet 2024.

« Le juge groenlandais s’est donné jusqu’au 15 août pour prendre une décision, il faut agir vite. Je pars demain. » La militante écologiste basée en Bretagne s’envolera avec des membres de son équipe pour le Groenland le 24 juillet pour rencontrer et poursuivre la pression médiatique autour de l’arrestation de Paul Watson.

Le fondateur de l’ONG Sea Shepherd a été arrêté au Groenland par la police danoise alors que son navire faisait escale pour faire le plein. L’objectif de Paul Watson était d’intercepter le nouveau navire-usine japonais opérant actuellement dans le Pacifique Nord.

Lamya Essemlali s’inquiète pour son allié médiatique dans la défense des océans. « Je pourrai voir Paul dès jeudi. Nos avocats travaillent sur le dossier et heureusement, nous avons une grande mobilisation de l’opinion publique. » Déjà 300 000 signataires d’une pétition en faveur de Paul Watson. Pour Lamya Essemlali, cette mobilisation est importante tout comme l’action de la diplomatie française.

« Le président Emmanuel Macron a annoncé qu’il se saisissait du dossier. Le ministre de la Mer, Hervé Berville, travaille également. Il a pris contact avec son homologue au Danemark », a-t-il ajouté. assure l’activiste.

L’activiste rappelle que « Le Japon a été condamné par le tribunal international de La Hayela plus haute cour du monde, « Il est absurde que ce soit Paul qui soit arrêté aujourd’hui et non le Japon. »

Paul Watson a été arrêté sur la base d’une notice rouge d’Interpol. « Cet avis circulait depuis 2012 contre Paul, l’accusant de complot en vue d’arraisonnement dans le cadre d’une campagne de Sea Shepherd en Antarctique. »

Pour Lamya Essemlali, l’utilisation de cette notice rouge est absurde. « Cet avis est normalement utilisé pour traquer les tueurs en série ou les criminels de guerre. »

« Ce que nous avons appris aujourd’hui, c’est que ce mandat d’arrêt est un mandat qui a été utilisé pour son arrestation et qu’il s’agit d’un mandat spécifique émis par le Japon en juin et qui vise uniquement le Danemark. »

Lamya Essemlali apporte des précisions à ce sujet. « Nous avons deux pays, le Danemark et le Japon, qui ont accepté de tendre une embuscade à Paul, dont ils savaient qu’il allait s’arrêter dans ce pays pour faire le plein. »

La présence de Paul Watson dans le Pacifique Nord n’est pas un hasard. L’activiste a voulu dénoncer le massacre de centaines de baleines actuellement perpétré par le navire japonais « Kangei-Maru ». Ce navire est le nouveau navire-usine japonais de 100 mètres de long, qui effectue sa première campagne de pêche de plusieurs mois.

Pour Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, « Cette affaire en dit long sur l’état actuel de notre humanité, sur notre rapport au monde, sur notre rapport à l’océan. » Pour l’activiste, « Au-delà du cas de Paul, de nombreux enjeux se jouent ici. Cela nous en dira beaucoup sur notre humanité. »

Selon les contacts de Sea Shepherd France présents sur place, « Paul Watson va bien actuellement, il est de bonne humeur. » Autour de Sea Shepherd, de nombreuses associations militantes s’unissent pour suivre cette arrestation dans l’espoir d’une issue favorable. Ses équipes souhaitent dans un premier temps une libération sous caution, pour l’instant rejetée.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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