les enjeux d’une négociation « express »
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les enjeux d’une négociation « express »

les enjeux d’une négociation « express »

Ce sera une négociation. éclair », résume la CFDT. Et pour cause, syndicats et patronat ont moins d’un mois pour trouver un accord. Michel Barnier leur a donné jusqu’au 15 novembre. Un véritable défi pour les partenaires sociaux qui doivent trouver des compromis pour réformer les règles du système d’assurance chômage, et notamment l’emploi des seniors, là précisément où ils ont échoué au printemps dernier.

Législatives : la réforme de l’assurance chômage devient un objet de négociation politique

Un enjeu économique….

Aussi, syndicats et employeurs reprennent le chemin de la négociation avec un fort sentiment de responsabilité. Ils savent qu’ils n’ont pas le droit d’échouer. Certes, le Premier ministre a proposé, au nom du dialogue social, de les remettre au centre du débat, mais non sans pression. En cas d’échec, Matignon reprendra le contrôle. Et l’exécutif a établi un cadre financier. A eux de réformer le système d’assurance chômage, dans un contexte économique bien plus contraint qu’auparavant. La clé ? Réalisez au moins 440 millions d’économies par an.

Notre défense ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des économies budgétaires !

Autre contrainte : le temps. L’exécutif leur a donné un mois pour mener cette discussion. Aussi, les partenaires sociaux ont décidé, avec l’accord du gouvernement, de repartir de leur copie précédente : l’accord de novembre 2023. Pour rappel, cette dernière n’a jamais pu être ratifiée, après l’échec autour du volet relatif à l’emploi des seniors. Dans ce texte signé par les employeurs, la CFDT, FO et la CFTC (la CGT n’avait pas signé), sont prévues une meilleure indemnisation des demandeurs d’emploi et une petite réduction des cotisations patronales.

Des progrès que le gouvernement n’aura aucun mal à effacer s’il ne trouve pas un terrain d’entente entre eux. Les employeurs comme les syndicats savent que dans ce cas, la prise en main par l’exécutif sera probablement beaucoup plus abrupte. Et pour cause, l’ancienne réforme portée par Gabriel Attal promettait de réaliser plus de 3 milliards et demi d’économies en année pleine.

…Et la politique

Aussi, il sera difficile de défendre, pour l’exécutif, de concéder une baisse des cotisations patronales alors que, par ailleurs, l’examen du budget montre une tentation importante de taxer davantage les entreprises. Et comment opter pour une meilleure indemnisation des demandeurs d’emploi quand, dans le même temps, certains députés entendent serrer la vis, alléger le modèle social français ?

Dans l’hémicycle, peu de députés défendent le texte de 2023. Au contraire, Gabriel Attal, et Gérald Darmanin, continuent de plaider la nécessité d’actualiser la réforme de l’assurance chômage portée par le prédécesseur de Michel Barnier. Et ce, au nom de la justice fiscale. Pour eux, plutôt que de demander aux 20 millions de retraités de voir l’indexation de leur pension décalée de 6 mois – de janvier à juillet 2025 – il vaut mieux déplacer l’effort vers les 5 millions de chômeurs.

Dans ce contexte, syndicats et patronat savent qu’ils doivent avancer, sans sourciller, sur l’emploi des seniors, l’organisation des fins de carrière ou encore la combinaison emploi et retraite… L’opinion publique les attend sur ces sujets. En fait, c’est aussi une manière, sans le dire, d’ajuster la réforme des retraites très critiquée d’Emmanuel Macron, et de combler un angle mort du texte.

Si les partenaires sociaux parviennent à faire preuve d’inventivité et de responsabilité en encourageant le maintien dans l’emploi des plus de 55 ans, ils gagneront du crédit auprès de leurs membres et de l’opinion publique. Aujourd’hui, l’âge reste la première discrimination dans l’emploi en France. Une injustice criante et difficile à avaler dans une France vieillissante.

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