Les enfants d'espions du Kremlin libérés le 1er août, ils ne savaient pas qu'ils étaient russes – Libération
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Les enfants d’espions du Kremlin libérés le 1er août, ils ne savaient pas qu’ils étaient russes – Libération

Les enfants d’espions du Kremlin libérés le 1er août, ils ne savaient pas qu’ils étaient russes – Libération
Deux agents russes, infiltrés en Slovénie depuis 2017 sous la forme d’un couple argentin, sont rentrés dans leur pays après l’échange de prisonniers à grande échelle du jeudi 1er août. Selon Moscou, leur couverture était si bien ficelée que même leurs enfants n’étaient pas au courant.

Depuis 2017, Artem Viktorovitch Dultsev et Anna Valerevna Dultseva vivent en couple argentin, expatriés en Slovénie. Ils étaient en réalité des espions russes et utilisaient Ljubljana comme base pour se rendre dans d’autres pays européens ou de l’Otan et prendre leurs ordres à Moscou. Leur couverture était soi-disant si parfaite que même leurs deux enfants, âgés de 11 et 8 ans, l’ignoraient. Le Kremlin affirme en tout cas qu’ils ont appris leur nationalité russe dans l’avion qui devait les ramener à Moscou, après le transfert historique de prisonniers effectué jeudi 1er août. Parmi les prisonniers échangés, huit étaient des prisonniers russes détenus aux États-Unis, en Norvège, en Allemagne, en Pologne et en Slovénie. Dont les parents de Sofia et Gabriel.

Certes, au courant de leur histoire – du moins, comme le rapporte le Kremlin – le président Poutine aurait accueilli chaleureusement la fausse famille argentine à son arrivée sur le sol russe. Il aurait même salué les enfants en espagnol, avec ses meilleurs vœux. « Bonne nuit ». Car, selon le porte-parole Dmitri Peskov, les deux bambins ne parlaient pas un mot de russe et ont demandé à leurs parents qui pouvait être l’homme qui les attendait sur le tarmac – Poutine lui-même.

Selon les médias argentins, le couple Dultsev était connu sous le nom de María Mayer et Ludwig Gisch : ils sont arrivés en Slovénie en 2017, avec des passeports argentins. Plutôt que de se faire passer pour des diplomates, ils ont cherché à se faire passer pour des citoyens ordinaires sans lien perceptible avec le gouvernement russe. La première dirigeait une galerie d’art en ligne ; le second avait créé une start-up informatique sous son nom de couverture. Ce n’est que cinq ans plus tard que le couple a été arrêté par la police slovène pour espionnage. Après avoir plaidé coupable mercredi 31 juillet, ils ont été condamnés à 19 mois de prison chacun. Mais compte tenu de leurs dates d’arrestation, ils ont été libérés – leurs peines ont été purgées – selon l’Associated Press.

Ce n’est que jeudi, lors du transfert à grande échelle de prisonniers entre la Russie et l’Occident, que ces espions du Kremlin ont été renvoyés en Russie. L’histoire de ces deux enfants qui ne connaissent rien de leur pays doit néanmoins être prise avec des pincettes : qu’elle soit réelle ou exagérée, elle sert surtout à Moscou à vanter les mérites de la Russie. « sacrifices » et le « dévouement » de ses troupes.

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