Emmanuel Macron doit-il partir ? Alors que le gouvernement de Michel Barnier est menacé d’une motion de censure imminente, c’est le chef de l’Etat qu’un certain nombre d’élus appellent à quitter son poste, seul moyen selon eux de sortir du blocage politique.
En l’absence de solution, « Emmanuel Macron rendrait service au pays en quittant son poste de président de la République et permettrait de redessiner une ligne politique au profit de la France. » » a déclaré le député Rassemblement national et vice-président du parti Sébastien Chenu ce jeudi 28 novembre sur LCI. La veille, sur BFM, le maire de Meaux et ancien président de l’UMP Jean-François Copé estimait qu’il serait « impossible » pour Emmanuel Macron « tenir jusqu’en 2027 », date de fin de son mandat. Le même jour sur LCI, le député Liot Charles de Courson, rapporteur général du budget à l’Assemblée, a appelé le président à imiter le « courage » de Charles de Gaulle, qui démissionna le 28 avril 1969 après avoir perdu un référendum.
A gauche, ces appels sont entendus depuis plus longtemps. La semaine dernière, le député François Ruffin (lié aux Écologistes) a invité le président à « réfléchir » à son propre départ. Ce jeudi, dans une note de blog, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon estime que « dans l’esprit des gens (…) le départ de Macron est la solution pour sortir de la crise qu’il a créée » et ça « sauf événement imprévu, cette pente est irréversible ». Dès juillet, dans un entretien au quotidien italien la RépubliqueJean-Luc Mélenchon a estimé que« Il n’y a qu’une seule manière démocratique pour (Emmanuel Macron) de sortir de la crise institutionnelle : partir, voter à nouveau et élire son remplaçant. » LFI avait tenté d’accélérer le mouvement en soumettant à l’Assemblée une motion de destitution du chef de l’Etat, mais celle-ci a été rejetée par les autorités de la Chambre haute.
L’idée d’un départ anticipé d’Emmanuel Macron ne fait cependant pas l’unanimité à gauche. Le député socialiste et ancien président de la République François Hollande s’est opposé, ce jeudi sur France Inter, à tout « élection présidentielle anticipée dans un contexte (…) d’instabilité et de périls sur les marchés ». Sur RTL, le président des députés socialistes Boris Vallaud a déclaré « ne pas croire » à la nécessité de la démission du Président de la République.
Selon un récent sondage Elabe pour BFM, 63% se disent favorables à la démission d’Emmanuel Macron. Élu en mai 2022 pour une durée de cinq ans, le locataire de l’Elysée avait auparavant exclu tout renoncement de sa part. Dans une lettre adressée aux Français le 26 juin 2024, le chef de l’Etat promet « agir jusqu’en mai 2027 ».