Les éloges de Charles Kaboré pour Matvey Safonov, futur gardien parisien et ancien coéquipier en Russie
Charles Kaboré, sans club depuis son départ de Niort la saison dernière, a joué à Krasnodar, en Russie, de 2015 à 2019. Il y rencontre Matvey Safonov, alors jeune gardien, qui va signer au PSG. Ils ont partagé 18 matches. Le Burkinabé continue de suivre le championnat de Russie et dresse un portrait élogieux de son ex-coéquipier.
Charles, comment peux-tu nous décrire Matvey Safonov ?
C’est un bon gars et un très, très bon gardien. Il était à l’académie quand j’y étais (au FK Krasnodar) et il venait de temps en temps pour effectuer les entraînements lors de la mise en place, au début. Et il a vite impressionné, il ne lui a pas fallu longtemps pour intégrer le groupe professionnel. Dès son arrivée, la concurrence était rude. Il a su s’affirmer par sa personnalité et sa formation. Il n’a pas peur de sortir le ballon, il a réalisé des arrêts instantanés. Je pense que les recruteurs parisiens ont l’oeil. C’est un très bon gardien et il peut aspirer à être titulaire un jour.
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Quelles sont ses caractéristiques ?
Il prend beaucoup de risques avec ses pieds car à Krasnodar, on a vraiment fait ressortir le ballon par derrière et il sait très bien le faire. Il a de bonnes relances et même s’il y a parfois des risques à prendre, il les a pris parce qu’il ose. A Krasnodar, notre jeu reposait beaucoup sur les lâchers de ballon et il s’est affirmé là-dessus. Il prend les bons risques au bon moment. Il est également bon sur la ligne. Il est très fort. Il anticipe bien et il sait sortir car on a défendu haut, on a pressé haut.
Qu’en est-il des sorties aériennes, l’un des points faibles de Donnarumma ?
Les gardiens font parfois des erreurs. Cela va forcément arriver et je ne veux pas critiquer Donnarumma car il y a de la pression à Paris. Mais Safonov y va lors des sorties aériennes, il prend le risque d’aller chercher les ballons, comme Lloris. Il ne reste pas sur sa ligne. Même dans les pieds, ça sort, ça n’a pas de limites. Il a progressé car il intègre l’équipe nationale (13 sélections). C’est un très bon choix pour Paris et il peut vraiment se targuer d’être titulaire. Comme il est capitaine et que Krasnodar joue le titre (2e), il y est pour beaucoup.
Un souvenir de lui vous a marqué ?
Oui, nous jouions contre le Zénith Saint-Pétersbourg et il nous a littéralement sauvé ce match. Nous menions 1-0 et nous pouvions les battre pour la première fois à domicile. Il a fait un très très bon match.
Quel est son caractère ?
Il ne parle pas beaucoup, il n’est pas euphorique. À 17 ans, il avait déjà une petite amie avec qui il envisageait de se marier. C’est une personne sage, pas extravagante, calme. Il respecte beaucoup, il était timide et ne s’immisçait jamais dans nos conversations. Il y avait un coin pour les joueurs centraux et un autre pour les joueurs expérimentés. Et il s’asseyait dans son coin et parlait très peu. C’est une personne calme, je ne l’ai jamais vu s’embrouiller. C’est un choix basé sur la qualité et la personnalité du joueur. Il n’est pas capitaine pour rien. Il est le leader d’une équipe qui joue les premiers rôles en Russie. Il joue très régulièrement. Près de 220 matches (175) avec Krasnodar, ce n’est pas rien.
Mais il y a un cap à franchir pour s’affirmer comme titulaire en France…
L’avenir nous le dira, aujourd’hui je le dis parce que je lui fais confiance, je sais comment il est. Il nous a sauvé beaucoup de fois, il a pu se sortir de situations en face-à-face, c’était impressionnant. Le championnat russe est à un bon niveau, il faut être là pour le voir. Nous avons battu de bonnes équipes européennes. Il faut donner de la valeur à ce championnat.