Cette tradition printanière a commencé il y a 8 ans. L’artiste Marie-Hélène Massy Émond avait remarqué les cinq érables argentés sur le terrain de l’école. Elle propose alors d’en faire un projet et de les découper avec les élèves.
Même s’il ne s’agit pas d’érables à sucre, cela fonctionne. La différence est qu’il faut 40 litres d’eau d’érable au lieu de 20 pour produire un litre de sirop. C’est un sirop de très bonne qualité, c’est un sirop qui a du goût. Elle a donc initié ma collègue Mélodie (Pépin) et moi à saigner les érables à chaque printemps et à recueillir l’eau pour en faire du sirop.
explique Marie-France Leclerc, qui enseigne au groupe de 5e et 6e année.
Titulaire du groupe de 4e année, Mélodie Pépin enseigne également les sciences. C’est donc elle qui explique aux élèves tout le processus de récolte de l’eau d’érable au printemps, les facteurs qui influent sur la production et comment cette eau se transforme en sirop.
Entaillage et récolte par les étudiants
Ce sont les élèves qui coupent les arbres, puis récoltent l’eau d’érable tous les jours pendant la saison morte des sucres.
« Nous prenons un perceuse, on fait un trou dans l’arbre. Ensuite on prend un petit tuyau, on le met dans l’arbre, on appuie la planche sur le tuyau et avec le marteau, on frappe. On fait un trou dans la bouteille et on l’accroche », résume Camille Audet, une élève de 4e.
Chaque jour, nous récoltons de l’eau. Et si ce n’est pas assez plein, on regarde et on part. Si c’est assez plein, on les prend et on les ramène pour faire du sirop d’érable
poursuit Milan Roch, son camarade de classe.
Nous le portons aux professeurs, les professeurs le font bouillir. Nous l’avons fait bouillir et l’avons goûté, c’était bon. Ce n’était pas encore tout à fait du sirop d’érable, mais c’était plus sucré que ça
ajoute Camille.
A la fin, on fera du sirop d’érable et soit on mangera des pancakes ou de la tire d’érable
dit Milan.
Le temps de goûter
Il ne reste plus qu’à déguster les fruits transformés de leur splendide récolte qui a permis de produire près de 20 litres de sirop. La cinquantaine d’élèves de l’école dégusteront bientôt leur sirop sur des gaufres à la courge.
Tout le monde peut récolter, tout le monde transforme et tout le monde goûte. L’année dernière, nous avons fait des crêpes et enrobé nos crêpes de sirop d’érable. Une année, on a fait de la tire sur la neige. Avant la pandémie, on concoctait des petits cornets d’érable avec les parents. Nous essayons de faire un menu différent chaque année. Les enfants attendent ce moment avec impatience
assure Marie-France Leclerc.
Une tradition menacée ?
Si les érables de l’école de Tétreault sont matures, ils devraient tout de même permettre à la tradition de perdurer encore plusieurs années. En fait, la véritable menace qui pèse sur cette tradition est ailleurs, selon l’enseignante Marie-France Leclerc.
Ce qui nous fait peur, c’est le nouveau projet d’école. Ils parlaient de se garer ici, donc nous ne savons pas ce qui va se passer. Nous voulons garder notre projet et atteindre au moins nos 20 ans de production. Va-t-on devoir s’enchaîner aux arbres pour les garder ? Peut-être qu’en parlant simplement de notre projet, en le faisant rayonner, on pourra peut-être sauver nos érables.
Elle souhaite.
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