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Les élections autrichiennes offrent à l’extrême droite un tremplin pour revenir au pouvoir – POLITICO


Plus inquiétant encore, une victoire du FPÖ établirait un bloc populiste et pro-russe en Europe centrale s’étendant de la frontière de l’Ukraine avec la Slovaquie et la Hongrie jusqu’à la frontière de l’Autriche avec la Suisse, ce qui permettrait au président Vladimir Poutine de semer plus facilement le mécontentement au cœur de l’Europe.

Malgré son histoire mouvementée de scandales politiques et de corruption, l’Autriche a longtemps été en tête de liste des pays de l’UE. Cela est dû en grande partie à sa situation géographique. Sa situation au centre du continent a longtemps fait du pays un pivot pour les échanges commerciaux : le principal corridor nord-sud de l’UE traverse le Tyrol, tandis que les frontières de l’Autriche à l’est et au sud-est ont servi de porte d’entrée de l’Europe occidentale vers les Balkans.

La géographie de l’Autriche a également fait de ce pays un carrefour de flux migratoires en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique. Au cours de la dernière décennie, le pays a accueilli plus de réfugiés par habitant que tout autre pays de l’UE, ce qui a contribué à la renaissance du FPÖ.

À l’instar de l’ancienne Allemagne de l’Est, qui n’a jamais entrepris de faire face à son passé nazi (et a voté en masse pour l’extrême droite ces dernières semaines), l’Autriche a passé la majeure partie de l’après-guerre à fuir l’histoire, en créant la fiction selon laquelle elle était la « première victime » d’Hitler.

Même si le pays a fait quelques progrès sur ce front ces dernières années, les décennies passées à vivre dans le déni ont laissé une marque profonde sur la culture politique du pays, ce qui explique pourquoi il est possible pour un parti littéralement né du nazisme de bénéficier d’un soutien aussi fort.

Le parti a peut-être évolué vers une sorte de force populiste anti-immigrés et anti-islam qui s’est répandue dans une grande partie de l’Europe, mais il a commencé comme un refuge politique pour les anciens nazis. Non seulement le FPÖ n’a pas renié ce passé, mais il l’assume, du moins en privé, les dirigeants du parti étant régulièrement critiqués pour avoir rendu un hommage discret à leurs ancêtres nazis.


Politico En2Fr

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