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les électeurs choisissent ce samedi entre l’UE et la Russie

Ce samedi, les Géorgiens sont appelés à voter lors d’élections législatives cruciales pour élire un nouveau Parlement. Le pays est en proie à des affrontements entre les groupes d’opposition pro-européens et le parti au pouvoir, accusé de dérive autoritaire pro-russe.

Un vote décisif. L’Union européenne craint que la capitale géorgienne, Tbilissi, ne s’éloigne de son ambition de la rejoindre et ne se rapproche de Moscou. Un scénario possible qui sera lié au résultat des élections législatives organisées dans ce pays du Caucase ce samedi 26 octobre.

Une alliance de plusieurs partis d’opposition menace le Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012. Le parti du milliardaire Bidzina Ivanishvili, accusé de tirer les ficelles du pouvoir dans l’ombre depuis dix ans, fait face à des forces d’opposition, qui, traditionnellement divisées, ont réussi à forger un front sans précédent contre le rêve géorgien.

Parmi le quatuor de partis concernés, le Mouvement national uni de l’ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili, bête noire de Bidzina Ivanchvili. Le programme du Mouvement national uni prévoit de vastes réformes électorales et judiciaires, ainsi que l’abrogation des lois critiquées récemment promulguées par le gouvernement.

Peur d’un conflit avec Moscou

Une semaine avant le vote, dimanche 20 octobre dernier, des dizaines de milliers de manifestants pro-européens se sont rassemblés à Tbilissi. Le signe d’une aspiration toujours forte au rapprochement avec l’Union européenne, notamment chez les jeunes générations.

En réponse, le parti au pouvoir a rassemblé, mercredi 23 octobre, des dizaines de milliers de partisans venus de tout le pays, venus en bus. Ce rassemblement organisé au centre de la capitale géorgienne a attiré la participation d’un grand nombre de fonctionnaires. « Si l’opposition arrive au pouvoir, elle déclenchera une guerre (contre la Russie) », a déclaré à l’AFP Camila Siradze, une manifestante de 70 ans.

Le Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, est accusé de s’être engagé dans une spirale autoritaire progressiste et d’éloigner la Géorgie de l’Union européenne et de l’Otan, qu’il ambitionne aussi d’intégrer. En effet, Bidzina Ivanishvili a décrit l’Occident comme un « parti de guerre mondial », qui traiterait la Géorgie, « sa victime », comme de la « chair à canon ».

Une relation avec l’UE sabordée

Le gouvernement au pouvoir a annoncé vouloir obtenir les trois quarts des 150 sièges du Parlement, une large majorité qui lui permettrait de modifier la Constitution et, selon son projet, d’interdire les partis d’opposition pro-occidentaux.

Salomé Zourabichvili, la présidente pro-européenne, est en désaccord avec le gouvernement. « Nous avons un quasi référendum sur le choix entre l’Europe ou le retour à un passé russe incertain », confiait-elle à l’AFP début octobre, en faisant référence à l’invasion russe subie lors d’une brève guerre en 2008.

L’ex-république soviétique, qui compte moins de 4 millions d’habitants, a été secouée en mai par de grandes manifestations contre une loi sur « l’influence étrangère », vivement critiquée en Occident et inspirée de la législation russe sur les « agents étrangers », utilisée pour réprimer les voix dissidentes. . Dans le même temps, Bruxelles a gelé le processus d’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne.

Dernière cause de tensions entre Bruxelles et Tbilissi : la promulgation début octobre d’une loi restreignant fortement les droits des personnes LGBTQI+. Tamar Jakeli, une militante, a déclaré à l’AFP que cette nouvelle loi avait été utilisée pour détourner l’attention des vrais problèmes de la population géorgienne : la pauvreté et l’émigration massive.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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