les DRH s’interrogent sur les usages de l’intelligence artificielle
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les DRH s’interrogent sur les usages de l’intelligence artificielle

les DRH s’interrogent sur les usages de l’intelligence artificielle

Très typiquement, elle a répondu à une petite annonce en janvier. Puis, toujours très typiquement, elle a reçu un email préformaté lui annonçant qu’elle avait été sélectionnée pour un entretien d’embauche. Dans ce même message, l’entreprise en question, la SNCF, lui indique que cette dernière se déroulerait en ligne sur une interface. En d’autres termes, personne ne serait derrière l’écran.

Le grand jour, Anne Vulliez a néanmoins été surprise par la méthode, à savoir cliquer sur un lien, faire un bref test, puis répondre oralement à trois questions écrites, d’une minute chacune, chronométrées devant elle, en activant sa webcam.  » J’ai à peine eu le temps de te dire bonjour, merci, et c’était déjà fini”dit ce responsable de la communication. Quelques semaines plus tard, la candidate reçoit un nouveau mail lui annonçant, cette fois, qu’elle n’a pas été sélectionnée. « Du début à la fin, il n’y a eu aucune interaction humaine »elle est toujours surprise, même si elle est ouverte aux nouvelles technologies. « De nombreuses entreprises veulent montrer qu’elles sont innovantes. Mais à l’heure où ils ont besoin de remettre l’humain dans leur stratégie, ils ont souvent recours à l’intelligence artificielle. (IA) abuser. »

Rédaction d’offres d’emploi, filtrage de CV, tests en ligne… L’IA générative, popularisée fin 2022 par ChatGPT, et qui consiste à créer du texte à partir d’instructions précises, est un outil supplémentaire qui s’impose désormais à toutes les étapes du recrutement. Dans la rédaction d’offres d’emploi, comme le reconnaissent L’Oréal ou le cabinet de conseil Ernst & Young (EY), mais aussi lors d’entretiens. Mais cette robotisation n’a pas attendu l’IA générative.

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« Certaines entreprises utilisent déjà chatbots (robots conversationnels) qui posent des questions, enregistrent les réponses et prétendent savoir « décoder » les expressions faciales du candidat sous la forme d’une « cartographie de ses émotions », censée renseigner sur sa personnalité. », confirme Gilles Gateau, le directeur général de l’Association pour l’emploi des cadres.

Transparence

Réalisées au nom de l’épargne, ces pratiques sont aussi justifiées par leurs promoteurs par le fait qu’elles ne véhiculent pas plus de stéréotypes qu’un recruteur traditionnel. Plusieurs cas ont cependant révélé que ces algorithmes pouvaient être biaisés. En 2018, Amazon a dû abandonner l’utilisation d’un outil de tri automatique des candidatures. Ces dernières discriminaient les femmes qui postulaient à des emplois techniques ou de développeur Web.

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