les douloureuses révélations de Romy Schneider sur son beau-père, Hans Herbert Blatzheim
Alice Schwarzer, journaliste féministe allemande, a eu l’occasion de s’entretenir avec Romy Schneider. Nous sommes le 12 décembre 1976. Les deux femmes s’entretiennent en toute intimité à Cologne, dans la rédaction. Cela faisait bien longtemps que l’actrice connue pour avoir incarné Sissi, mais aussi pour ses rôles dans La piscine (1969), Choses de la vie (1970) et César et Rosalie (1972), ne voulait plus donner d’interviews. Mais pour un numéro du magazine EMMA, elle fait une exception et décide de se donner dans toute son authenticité. Une interview rare, qu’Alice Schwarzer confia des décennies plus tard au réalisateur Patrick Jeudy, qui la retranscrivit dans le documentaire Conversation avec Romy Schneiderdiffusé dimanche 31 mars à 22h35 sur Arte.
Romy Schneider se confie sur sa relation difficile avec sa mère, Magda Schneider
Face caméra, le journaliste se souvient de cette soirée exceptionnelle. Face à elle, une femme normale, simple et particulièrement honnête. « Je trouve une autre Romy Schneider », confie-t-elle. Ballottée entre la France et l’Allemagne, l’actrice alterne entre sa langue natale et celle de son cœur pour raconter sa vie. Celle d’une célébrité parfois étouffante, d’une enfance passée dans un internat religieux, d’un premier rôle à seulement 15 ans, de son histoire amoureuse avec Alain Delon, mais aussi de sa relation parfois complexe avec sa mère, l’actrice Magda Schneider. , qu’elle soupçonnait d’entretenir des relations très intimes avec les plus hauts dignitaires du régime nazi, dont Hitler. « J’ai l’impression que sa mère l’a utilisée. Elle n’était pas une mère protectrice. », explique Alice Schwarzer dans le documentaire. Romy Schneider entretenait également des liens compliqués, dans une moindre mesure, avec son père, Wolf Albach-Retty. «J’adorais mon père. (…) C’était quelqu’un qui faisait beaucoup souffrir ma mère, mais je l’aimais quand même.», peut-on l’entendre dire dans les enregistrements conservés par le journaliste allemand. Ses parents se séparent en 1945 et Magda Schneider commence une nouvelle vie chez Hans Herbert Blatzheim, restaurateur.
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Le comportement incestueux du beau-père de Romy Schneider
« Comme beaucoup de femmes, elle a vécu des moments de violence ou d’humiliation sexuelle. Mais je crois que son plus grand traumatisme a été son beau-père. », raconte Alice Schwarzer pour Arte. Lors de leur échange, l’actrice accepte de parler brièvement de cet homme qu’elle a appelé « papa », mais à condition que le journaliste éteigne le magnétophone. Elle fond alors en larmes. « Elle m’a dit : ‘Il a essayé de coucher avec moi, et pas qu’une seule fois. Elle l’a dit d’une voix violente et blessée, comme si c’était arrivé hier.’, se souvient Alice Schwarzer. Pourtant, lorsque Hans Herbert Blatzheim a été aperçu lors d’apparitions publiques à ses côtés, Romy Scheider a donné l’impression. Elle sourit aux caméras et se laissa serrer dans ses bras par celui qui, à l’époque, gérait ses cachets de jeune actrice. « Sa mère ne l’a pas protégée. On peut même se demander si la mère n’a pas agi, de la même manière qu’elle a vendu sa fille au cinéma comme une nouvelle star… (…) Romy ne pouvait pas ne pas faire face à un adulte. homme », ajoute le journaliste. A la veille de sa mort, survenue en 1982, l’actrice a préféré s’emmurer dans le silence et la solitude. Il faut dire que l’époque était loin d’être propice à la liberté des femmes de s’exprimer sur les violences sexuelles.
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