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les dossiers qui attendent le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud

Didier Migaud, ancien socialiste, a quitté la vie politique en 2010 pour rejoindre la Cour des comptes puis la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Son choix représente un changement radical, plutôt bien accueilli par le monde de la justice.

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Le nouveau ministre de la Justice du gouvernement Barnier, Didier Migaud, le 15 avril 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL)

On se souvient de la révolte lors de la nomination d’Éric Dupond-Moretti, un « déclaration de guerre »avait jugé l’Union syndicale des magistrats. Changement de ton cette fois, puisque l’USM évoque la « profil intéressant » de Didier Migaud, l’antithèse de son prédécesseur.

Alors qu’Éric Dupond-Moretti était une figure du monde judiciaire, connue pour son caractère tempétueux, proche des tribunaux après des décennies à écumer les cours d’assises en tant qu’avocat pénaliste, Didier Migaud se distingue par son parcours plus lisse, plus politique, bien éloigné des tribunaux puisqu’il était connu jusqu’ici comme un expert des questions budgétaires. Ancien président de la commission des Finances de l’Assemblée puis de la Cour des comptes avant de prendre la tête de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, ses seuls liens avec le monde judiciaire remontent à ses études de droit.

Il devra toutefois s’attaquer rapidement à des dossiers sensibles et spécifiques, à commencer par la justice des mineurs. Les magistrats de la justice des mineurs manifestaient encore il y a quelques jours pour dénoncer leur cruel manque de moyens. Et c’est justement sur la question du budget de la Justice que Didier Migaud devrait se mobiliser. Éric Dupond-Moretti en avait fait son cheval de bataille et le budget de la Justice avait franchi pour la première fois cette année la barre des 10 milliards d’euros. Samedi, l’Ordre des avocats de Paris a prévenu le nouveau ministre : il faut un budget à la hauteur des enjeux.

D’autant que les chantiers laissés par son prédécesseur sont nombreux et coûteux : le recrutement de 1 800 greffiers et 1 500 magistrats notamment, mais aussi de surveillants pénitentiaires, pleurant la mort de deux d’entre eux en mai dernier à Incarville. 15 000 places de prison doivent aussi être construites d’ici à 2027, avec à la clé le problème jamais résolu de la surpopulation carcérale. Enfin, la création du « Pnaco », le parquet national dédié à la lutte contre le crime organisé, avait été annoncée au printemps par l’ancien ministre de la Justice. Reste à savoir si le nouveau ministre choisira ou non de s’en tenir à ce cap. Sur ce point, le syndicat des magistrats se dit inquiet de la nomination d’un homme qui « a prôné l’austérité budgétaire pour les services publics ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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