Pour son premier poste ministériel, Annie Genevard hérite d’un secteur en crise. A 68 ans, la LR devient la troisième femme à occuper ce poste après Edith Cresson de 1981 à 1983, et, pendant un mois, Christine Lagarde en 2007.
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De nombreux agriculteurs sont prêts à se remobiliser une fois les travaux des champs terminés en novembre, annoncent-ils. Ils estiment ne pas avoir reçu les réponses nécessaires à leur colère exprimée l’hiver dernier. Nommée samedi à son premier poste ministériel, Annie Genevard, figure des Républicains, est attendue sur plusieurs dossiers dans un secteur en crise.
Un projet de loi d’orientation agricole plus ambitieux
Le projet de loi d’orientation agricole, réécrit suite au mouvement, est au point mort en raison de la dissolution. Les deux syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs souhaitent un texte plus ambitieux pour pouvoir produire et assurer la souveraineté alimentaire, en garantissant un meilleur revenu, en réformant la politique de renouvellement générationnel. La moitié des 400 000 agriculteurs seront en âge de partir à la retraite dans les 10 ans à venir.
Lutte contre les épizooties affectant l’élevage
La colère est d’autant plus forte que les agriculteurs ont connu un été difficile. Les éleveurs français sont confrontés à trois épizooties en même temps, ce qui est inédit. La fièvre catarrhale se propage et décime les troupeaux de brebis et de moutons dans le nord et le sud de la France. Les représentants du monde agricole estiment que les vaccins n’arrivent pas assez vite. 11 millions de doses ont été commandées par l’État pour lutter contre cette maladie appelée fièvre catarrhale, transmise par un moucheron piqueur.
Un insecte vecteur d’un autre virus qui affecte cette fois les vaches, la maladie hémorragique épizootique qui se propage en Occident. Les autorités ont commandé de quoi vacciner un million de vaches sur 18 millions, insuffisant, selon la profession.
Et puis il y a toujours la menace de la grippe aviaire avec deux foyers découverts en Bretagne cet été. Mais la situation est sous contrôle, assure la filière.
Un PGE agricole pour compenser les mauvaises récoltes
Le nouveau ministre devra aussi faire face aux conséquences des mauvaises récoltes. Les producteurs de céréales enregistrent les pires récoltes depuis 40 ans. Les récoltes de blé sont en baisse de 26% à cause des intempéries. C’est ce qu’ils exportent hors d’Europe, soit une perte de revenus estimée à 3 milliards d’euros.
Il y a aussi les récoltes de raisin qui devraient baisser de 18% dans le contexte de crise viticole. Le précédent gouvernement a aussi lancé un nouveau plan pour étendre l’arrachage des vignes, de 5 à 6% du vignoble pour 120 millions d’euros et lutter contre la surproduction. Pour tous ces sujets, les principaux syndicats réclament la mise en place d’un PGE agricole, un prêt garanti par l’Etat.
Augmenter les plafonds de paiement de la PAC
Enfin, sur la PAC, la politique agricole commune, la Commission européenne autorise les pays membres à relever les plafonds de paiements. La France doit l’appliquer sans délai, réclament les députés, qui espèrent recevoir les premières aides pour l’année prochaine le 16 octobre.
Si rien n’est fait, les actions reprendront, menaçant tous les syndicats, FNSEA, Jeunes Agriculteurs, Confédération Paysanne et Coordination Rurale.
francetvinfo