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les dix moments forts de la soirée sur BFMTV avec Tondelier, Attal et Bardella – Libération

Les quatre partis du Nouveau Front populaire avaient trouvé un accord entre eux. Chaque chef de parti était censé représenter la coalition de gauche lors des quatre débats organisés sur les chaînes de télévision, à l’approche des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Après le coordinateur de La France Insoumise, Manuel Bompard, et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, la semaine dernière, ce devait être au tour de la cheffe de file des écologistes, Marine Tondelier, ce mercredi sur BFMTV d’affronter le Premier ministre, Gabriel Attal, et le patron du RN, Jordan Bardella.

Mais c’était sans compter le refus de ce dernier, sous prétexte que seul Jean-Luc Mélenchon serait un opposant légitime. Cédant en partie à son caprice, BFMTV a organisé des entretiens successifs avec des représentants des trois blocs, dont voici une sélection d’extraits choisis.

1) Gabriel Attal esquive la question des coalitions et de sa démission

Premier interrogé lors du grand oral sur BFMTV mercredi soir, Gabriel Attal a été grillé sur les éventuels accords de coalition que le camp présidentiel serait contraint de conclure pour réussir à former une majorité à l’Assemblée après le 7 juillet. Mais le Premier ministre a systématiquement évité le sujet. « Je ne suis pas du tout impliqué là-dedans, je me bats pour nos candidats, c’est mon combat aujourd’hui, et je ne vais pas discuter de mesures. »il a répondu.

« François Hollande parle de réformes consensuelles comme la proportionnelle. Vous pourriez avancer ensemble sur ce sujet. Vous venez du même parti, non ? » la présentatrice, Apolline de Malherbe, lui a encore demandé, en évoquant ses premières années dans les rangs du Parti socialiste entre 2006 et 2016, et notamment au cabinet de la ministre de la Santé Marisol Touraine pendant le quinquennat du président du PS. « Ce n’est pas parce que certains zappent les échéances électorales que je dois le faire »répondit le locataire de Matignon, se contentant de défendre le programme de son mouvement.

Le Premier ministre a toutefois laissé la porte ouverte aux alliances. « projet par projet ». Après le deuxième tour, « Il y aura une nouvelle situation, des forces politiques différentes qui, projet par projet, devront chercher à faire avancer le pays »il a dit. En outre, « La France Insoumise ne saura pas gouverner le pays »Interrogé sur sa démission en cas de défaite de la majorité présidentielle au soir du second tour – comme il est de coutume –, Gabriel Attal a également esquivé la question : « Je vous répondrai le soir du 7 juillet. »

2) Le Premier ministre n’enterre pas la réforme de l’assurance chômage

Cela ressemblait à un premier coup de pouce à la gauche, en vue d’éventuelles coalitions. Le Premier ministre a annoncé lundi qu’il suspendait la réforme de l’assurance chômage, très critiquée par les syndicats et qui devait entrer en vigueur le même jour. Le décret publié au Journal officiel prolonge les conditions actuelles jusqu’au 31 juillet. Mais le texte sera à nouveau débattu à partir du 1er août, a indiqué Gabriel Attal. « Il y aura des discussions avec les forces politiques au Parlement » sur ce sujet après les élections, a-t-il expliqué.

3) Gabriel Attal veut « mettre tout le monde au pied du mur » sur le budget

« Pour le prochain budget, je ne veux pas de 49,3 »« C’est une promesse », affirme Gabriel Attal, comme s’il faisait une promesse. La réalité est qu’en l’absence de majorité absolue au Palais Bourbon à l’issue du second tour des législatives, le gouvernement ne pourra pas utiliser l’article 49.3 pour faire adopter un texte. Du moins sans risquer d’être renversé par une motion de censure des députés, qui ne craindront plus une dissolution.

Car selon la Constitution, le président de la République ne peut pas dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale avant un an. Le prochain budget devra donc nécessairement être voté par la majorité des parlementaires, ce qui pourrait s’avérer particulièrement difficile. « Je veux mettre tout le monde contre le mur »insiste Attal, alors que c’est plutôt un gouvernement sans majorité qui se retrouverait « au mur » faire adopter le projet de loi de finances 2025 à l’automne. Une véritable échéance pour former d’éventuelles coalitions.

4) Marine Tondelier s’indigne d’une campagne législative très masculine

Deuxième à intervenir sur BFMTV ce mercredi pour cette soirée électorale, la secrétaire nationale des Ecologistes a pointé le manque de femmes pour représenter les trois blocs politiques dans les débats de cette campagne d’entre-deux-tours. « Nous avons eu beaucoup de moments très masculins. dans cette campagne, et c’est un problème. Elle en a profité pour tacler Jordan Bardella, qui ne voulait que se frotter à Jean-Luc Mélenchon, estimant que le président du Rassemblement national a « peur » pour débattre avec elle : « Jordan Bardella, ce n’est pas du muscle qu’il a, c’est du ballonnement »dit l’écologiste.

5) « Robin des Bois à l’envers » : le leader des Verts reprend la formule de François Ruffin sur les impôts

Interrogée sur la nécessité de ne pas augmenter les impôts, Marine Tondelier a déclaré : « Oui, je sais que les augmentations d’impôts ne sont pas bonnes, on l’apprend à l’école. » Avant de ressortir une phrase chère à l’insolent François Ruffin. « Le problème avec les impôts, c’est que chaque jour, Emmanuel Macron a été Robin des Bois à l’envers. Il a pris 40 voire 50 milliards d’euros d’impôts par an aux plus riches, et pris 5 euros par mois aux plus pauvres avec la baisse des APL »dénonce le vert, « alors que nous savons que les impôts ont un effet sur l’augmentation de la dette. »

L’écologiste a ensuite expliqué qu’avec les propositions de la gauche unie, 9 Français sur 10 ne paieront pas plus d’impôts : « On peut faire les choses de manière plus juste (…) Je pense que certaines personnes paient trop d’impôts et d’autres pas assez. » Et de rappeler que 300 économistes ont validé le programme économique du NFP, qui prévoit la création de 14 tranches d’impôt sur le revenu. Les questions fiscales n’étant pas le sujet de prédilection des Verts, il n’est pas étonnant que Tondelier s’appuie sur la fameuse punchline du fondateur du journal Fakir, premier à lancer l’appel à la création d’un « Nouveau Front Populaire » le soir même de la dissolution, le 9 juin. « Je serai le porte-parole de toutes les formations NFP », elle l’avait annoncé en introduction du débat.

6) Marine Tondelier dénonce « la culture du viol dans le rap », mais préfère alerter sur les candidats RN racistes et antisémites

Marine Tondelier condamne-t-elle la vidéo des rappeurs contre le RN ? Ne passe pas, et ses propos violents et sexistes ? Le leader écologiste dénonce « La culture du viol dans le rap » et a expliqué que« On peut être choqué par ce clip ». « En tant que féministe, il y a des chansons que je préfère ne pas écouter, je préfère que les garçons ne les écoutent pas, pour ne pas avoir une culture du viol »elle a dit, tout en affirmant que ce sont « les codes du rap ». « Je ne vais pas passer la soirée sur une chanson de rap », elle s’est alors énervée, disant qu’elle avait des « Je l’ai appris sur ce plateau. »

« Le problème avec cette élection, C’est plutôt ce que disent les candidats du RN« , elle a alors répondu. « Chaque jour, il y a une nouvelle surprise, c’est un calendrier de l’Avent, sauf que ce ne sont pas des chocolats »Tondelier se moqua. Et le vert commença alors une petite liste : « Un candidat (en fait un candidat, ndlr) posant avec une casquette nazie« Encore une qui rend hommage à Pétain. Certains sont désinvestis mais heureusement la campagne ne dure pas trois mois de plus, sinon ils se seraient retrouvés sans plus de candidats. » « Jordan Bardella dit à tout le monde de bien se comporter, mais imaginez s’ils étaient au pouvoir, cela semble quand même assez inquiétant », elle a prévenu.

7) L’écologiste considère qu’une coalition avec le camp présidentiel sans les rebelles est « impossible »

Marine Tondelier accepterait-elle de conclure un accord de gouvernement avec les macronistes sans ses partenaires de La France Insoumise ? « Impossible »déclare-t-elle sur BFMTV. « Une majorité à l’Assemblée sans le RN et sans LFI, ça n’existe pas, mathématiquement. Travailler avec les macronistes, ce n’est pas du tout ce que je souhaite faire. Mais à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles »ajoute-t-elle, sans écarter aucune hypothèse de coalition. « Ce qui ressort, c’est qu’il n’y aura pas de macroniste à Matignon, parce qu’il n’aura pas de majorité en sa faveur. »elle dit aussi.

Quant à la proposition de François Ruffin de se concentrer sur trois priorités pour parvenir à un accord avec les troupes du président de la République (ISF vert, référendum citoyen et abrogation de la réforme des retraites), elle dit refuser. « Commencer sur une base minimale. » « Dans les pays où il y a des coalitions, cela prend un peu de temps, conclut-elle. Ce n’est pas une question de savoir si je veux le faire, mais plutôt comment nous allons y parvenir.

8) Jordan Bardella remet Jean-Luc Mélenchon sur la table

Interviewé ce mercredi sur BFMTV en troisième et dernier invité d’une soirée législative spéciale, Jordan Bardella a expliqué son refus de débattre avec la cheffe des écologistes, Marine Tondelier. « Ce n’est pas le moment du spectacle.juge le président du Rassemblement national. Je fais campagne depuis huit mois, je crois que j’ai eu beaucoup de débats. Selon lui, seules trois personnes sont « candidats au poste de Premier ministre » :lui-même, Gabriel Attal et Jean-Luc Mélenchon. Le protégé de Marine Le Pen estime qu’un débat ne peut avoir lieu qu’entre eux trois.

Il a dit qu’il regrettait cela « Tous les dirigeants politiques tentent de cacher Jean-Luc Mélenchon dans le placard ». Les quatre formations du Nouveau Front populaire ont néanmoins affirmé dès le début qu’aucun Premier ministre potentiel n’avait été déterminé cette fois, contrairement à la campagne de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en 2022.

9) « Mon gouvernement est prêt », se vante le patron du RN, sans donner de noms

Le chef du parti d’extrême droite a réaffirmé que s’il devenait Premier ministre à l’issue des élections législatives de dimanche, il avait déjà tous les noms de ses futurs ministres en tête, « avec des personnalités du Rassemblement national, mais aussi des dirigeants de la droite et de la société civile, en cette alliance avec Eric Ciotti qui sera évidemment appelé à assumer des responsabilités ministérielles ». Une assurance déjà faite sur d’autres plateaux audiovisuels, mais jamais traduite en annonces concrètes. Bardella a également refusé de confirmer aux journalistes les noms circulant dans la presse.

10) Jordan Bardella affirme avoir évité « un coup d’État administratif »

Le président du RN a été interrogé sur le « rumeurs », notamment relayé par le JDD par Vincent Bolloré, sur une prétendue « coup d’État administratif » qui aurait été préparé par Emmanuel Macron pour remplacer les préfets, les diplomates, les directeurs de la police et de la gendarmerie nationale. Bref, pour mettre des personnes de confiance à des postes clés, avant une probable arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Selon Bardella, il s’agit « évidemment » grâce à « l’alerte » par Marine Le Pen, mardi sur France Inter, que ce grand bouleversement n’a pas eu lieu.

Cammile Bussière

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