Les discussions Chine-UE se terminent sur des « divergences majeures » – Libération
Il existe un désaccord entre Pékin et Bruxelles sur les voitures électriques chinoises. Les discussions, qui ont eu lieu dans la capitale belge, sur les droits de douane imposés par l’Union européenne sur les véhicules électriques importés de Chine se sont terminées par « des divergences majeures »a regretté ce samedi 12 octobre le ministère chinois du Commerce, qui espère un accord lors d’un prochain cycle de négociations.
Les pays membres de l’UE ont confirmé lors d’un vote début octobre l’imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, malgré l’opposition des Allemands qui craignent une guerre commerciale avec Pékin. La Commission européenne a désormais les mains libres pour ajouter à la taxe de 10 % déjà en place une surtaxe pouvant aller jusqu’à 35 % sur les véhicules à batterie fabriqués en Chine. Ces droits compensateurs devraient entrer en vigueur fin octobre.
Les représentants des deux camps ont tenu huit cycles de négociations à Bruxelles depuis le 20 septembre. «Des divergences majeures subsistent entre les deux partis»» a déploré le ministère chinois du Commerce dans un communiqué. Les négociateurs « ont fait des progrès significatifs dans certains domaines »il a souligné, mais ils « n’est pas parvenu à une solution acceptable pour les deux parties ». Pékin a invité les négociateurs de l’UE au prochain cycle de négociations qui se tiendra en Chine. « Nous espérons que l’UE pourra rencontrer la Chine à mi-chemin, prendre des dispositions pour se rendre en Chine le plus tôt possible et accélérer les consultations en adoptant une attitude constructive, afin de parvenir à une solution appropriée le plus rapidement possible. »a souligné le communiqué.
Pékin répond en ciblant le porc, les produits laitiers ou le cognac
L’exécutif européen accuse Pékin d’avoir faussé la concurrence en subventionnant massivement les constructeurs sur son territoire, leur permettant de proposer des prix plus bas. L’UE espère ainsi protéger son secteur automobile qui emploie 14,6 millions de personnes. Pékin, qui a de son côté dénoncé « pratiques protectionnistes injustes et déraisonnables »a déjà réagi en ouvrant des enquêtes antidumping ciblant la viande de porc, les produits laitiers et les spiritueux à base de vin importés d’Europe, dont le cognac.
Parallèlement, l’UE enquête également sur les subventions chinoises accordées aux fabricants d’éoliennes et de panneaux solaires. Le ministère chinois du Commerce a mis en garde samedi les négociateurs de l’UE contre toute fixation unilatérale des prix avec des entreprises en dehors des négociations avec Pékin. « Si l’UE négocie séparément des engagements en matière de prix avec certaines entreprises, tout en négociant avec la Chine, cela sapera les fondements et la confiance mutuelle des négociations, interférera avec les négociations entre les deux parties et nuira au progrès global des consultations. »a prévenu le ministère du Commerce.
Le président du Conseil européen Charles Michel espérait vendredi trouver un accord dans les jours ou semaines à venir, même si le contexte est « très difficile ». « J’ai l’impression que la porte n’est pas fermée, mais c’est une situation très difficile. Nous partageons l’idée qu’une guerre douanière sera inévitablement un échec et que nous devons faire des efforts pour l’éviter.a déclaré le dirigeant, qui a rencontré le Premier ministre chinois Li Qiang en marge du sommet de l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est (Asean) au Laos.