Les dirigeants républicains veulent chasser Eric Ciotti
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Les dirigeants républicains veulent chasser Eric Ciotti

Séisme chez les Républicains alors qu’Éric Ciotti a annoncé sa volonté de former une alliance avec le Rassemblement national, certains élus réclament sa destitution, mais ce n’est pas si simple.

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Éric Ciotti, président des Républicains, devant la presse à l'Assemblée nationale, le 28 mai 2024. (TELMO PINTO/MAXPPP)

Depuis qu’Eric Ciotti a annoncé sa volonté de former une alliance avec le RN pour les législatives anticipées, de nombreux cadres LR se sont plongés dans les statuts et rien n’est vraiment prévu pour limoger le président, même en cas de trahison.

C’est pourtant de trahison qu’Éric Ciotti est accusé par son peuple puisque lors de ses discussions, suite à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, avec des dirigeants comme Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez et Gérard Larcher, il n’a pas parlé d’alliance avec le RN. « Il nous a menti » répond, blessé, le patron des sénateurs républicains.

D’autres dénoncent le comportement « dégoûtant » d’un homme « isolé ». Pour l’instant, il n’a convaincu qu’un seul député de le suivre et personne n’imagine plus de cinq sortants se lancer dans l’aventure. « Il enverra des sous-secrétaires des jeunes LR » plaisante un leader. Éric Ciotti semble pourtant indestructible.

Un cadre s’appuyant sur le conseil national qui « assurer le bon fonctionnement du mouvement », sauf qu’il n’y a plus de président du conseil national. Jusqu’en janvier, il s’agissait de Rachida Dati, mais elle n’a jamais été remplacée depuis son entrée au gouvernement.

La numéro 2 du parti Annie Genevard organise un office politique exceptionnel mercredi après-midi, mais Éric Ciotti viendra-t-il ? Personne n’en est sûr, car normalement c’est lui qui doit le convoquer. L’idée de ses adversaires est d’organiser un vote pour montrer à Eric Ciotti qu’il ne peut pas rester, car « il a décidé seul, sans concertation préalable, de cette grande orientation politique », explique un responsable.

De la pression, de la pression, encore de la pression, voilà sur quoi misent les adversaires d’Eric Ciotti. Mardi 11 juin, juste avant l’annonce retentissante sur TF1, Laurent Wauquiez lui a confié qu’il était « une grave erreur » et qu’il « renierait publiquement ». Ses amis François Baroin et Christian Jacob ont également tenté de dissuader Éric Ciotti de conclure un accord avec le RN, sans succès.

Mais depuis, les pressions se multiplient entre déclarations meurtrières, tribune des ténors LR, fédérations qui se précipitent sur les civières, démissions d’élus, ou encore de collaborateurs qui refusent de travailler pour Éric Ciotti. Pour l’instant, le président du parti tient bon, convaincu d’avoir les militants avec lui, mais il faut garder à l’esprit que la droite a déjà réussi à pousser ses dirigeants vers la sortie. En 2019, Laurent Wauquiez avait été évincé, à l’issue des élections européennes. Ce fut aussi le cas de Jean-François Copé en 2014, embourbé dans l’affaire Bygmalion et fragilisé par le score de l’UMP aux élections européennes.

Sauf qu’après les européennes de 2024, il y a des élections législatives anticipées avec des candidatures qui doivent être déposées avant le 16 juin. La commission d’investiture devrait se réunir ce mercredi 12 juin, mais Éric Ciotti n’a plus de majorité dans cette instance. Le président, une de ses très proches amies, Michèle Tabarot, est contre sa stratégie et la commission devrait donc désigner les candidats LR sans tenir compte des propos du chef du parti. Un cadre glisse avec perfidie qui « Il est possible qu’on n’investisse pas dans Ciotti, donc son deal avec le RN est nul ! »

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