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Les deux versions opposées dans l’affaire Jégou-Auradou du viol et de l’agression sexuelle

Trois jours après l’arrestation de deux joueurs du XV de France, Oscar Jégou et Hugo Auradou, accusés d’agression sexuelle et de violences sur femme, deux versions « absolument opposées » sont présentées.

L’affaire va prendre un nouveau tournant dans les prochaines heures. Oscar Jégou et Hugo Auradou, arrêtés lundi à Buenos Aires sous des accusations d’agression sexuelle sur une femme, ont quitté mercredi la capitale pour se rendre à Mendoza, à plus de 1.000 kilomètres de là, où ils sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi. C’est là que les deux joueurs du XV de France sont accusés d’avoir commis des violences particulièrement graves et une agression sexuelle dans la chambre d’hôtel où ils logeaient avec le reste de l’équipe après leur victoire contre l’Argentine quelques heures plus tôt en match test (28-13).

Ils seront entendus par le procureur général qui a repris le dossier et seront informés de la nature des accusations qui pèsent sur eux, alors qu’une enquête a été ouverte pour violences et abus sexuels. Pour l’instant, c’est parole contre parole et deux versions s’affrontent. L’avocat des deux joueurs, Rafael Cúneo Libarona, qui est le frère du ministre de la Justice, Mariano Cúneo Libarona, n’a pas encore eu accès au dossier. Ce sera le cas lorsqu’ils comparaîtront devant la justice.

Violences et viols contre les relations « consensuelles »

Natacha Romano, l’avocate de la plaignante, s’est exprimée mercredi auprès de plusieurs médias pour détailler le récit glaçant des faits de sa cliente. Cette dernière affirme avoir rencontré l’un des deux joueurs dans une boîte de nuit vers 4h30 du matin avant de rentrer à son hôtel où elle pensait prendre un dernier verre. Les versions divergent sur l’identité du joueur qui a déclenché les violences (Hugo Auradou, selon l’avocate de la plaignante), puis sur celui qui aurait ensuite abusé de la victime présumée (Oscar Jegou selon la plaignante). L’avocate décrit un déchaînement de violence, incluant l’enlèvement et le viol des deux hommes.

« Une fois dans la chambre, elle s’est rendu compte de l’excitation de cet homme », a-t-elle raconté à RMC. « Elle a demandé à aller aux toilettes pour s’échapper. Aussitôt, il l’a attrapée pour la maintenir sur le lit, l’a frappée à la tête, l’a étouffée. Elle a failli s’évanouir. C’est là qu’elle a été agressée sexuellement une première fois. Il l’a attrapée par les cheveux, l’a traînée à travers la pièce et l’a forcée à avoir des relations sexuelles avec un deuxième homme qui est ensuite entré dans la pièce. Il a également abusé d’elle, il l’a frappée. Le même mode opératoire que l’autre homme ». « L’un d’eux, à savoir Hugo, l’a agressée à plusieurs reprises, au moins six fois, et l’autre l’a agressée une fois sans aucune protection », a-t-elle expliqué à la presse.

La procureure générale de Mendoza, Daniela Chaler, a expliqué que « la déclaration (de la plaignante, ndlr) était assez longue, complète, détaillée et correspondait, pour le moment, aux conclusions médico-légales ». « Les blessures sont compatibles avec la version de la victime mais ne proviennent pas nécessairement exclusivement d’une agression sexuelle », a-t-elle ajouté sur la radio LV10.

Le ton change radicalement du côté des joueurs. L’avocat d’Oscar Jégou et Jugo Auradou assure que la relation de la femme, âgée de 30 ans, était consentie. « Ici, il y a deux réalités clairement opposées », a-t-il noté dans une interview au Mendoza Post. « Le plus important, c’est ce que dit le dossier et le traitement de la situation avec respect envers la plaignante et la famille du Français. Ce que je peux dire, c’est que la version que j’ai – à laquelle je crois beaucoup car j’ai parlé avec les deux joueurs français et j’ai confiance en leur vérité – est une version absolument opposée à ce que soutient la plaignante. »

Mercredi, le conseil était accompagné de Florian Grill, président de la FFR, pour rencontrer un bras droit du procureur et le responsable du dossier afin d' »exposer plusieurs points qui posent question sur la déclaration initiale » du plaignant. Abattu aux premières heures de l’affaire alors qu’il adressait ses pensées à la victime présumée (« si les faits sont avérés, ils sont incroyablement graves »), le dirigeant explique avoir entendu un autre récit de la part des joueurs qu’il a vus mardi. « Ils ont une version assez différente », a-t-il confirmé à l’AFP.

« Nous avons creusé avec un avocat et sommes finalement arrivés à des informations qui semblent remettre en question la version largement diffusée dans les médias argentins. »

« Nous ne sommes pas des juges, nous ne sommes pas des enquêteurs, mais nous pensons que la justice argentine doit quand même examiner l’affaire très, très rapidement », a ajouté Florian Grill.

Une interprétation différente des images de vidéosurveillance

Ce sera – avec l’expertise médico-légale – l’un des points clés de l’enquête, l’exploitation des images de vidéosurveillance de l’hôtel Diplomatic de Mendoza. Selon le média MDZ, les premiers visionnages laisseraient penser que les images corroborent les accusations de la victime. En tout cas, elles montreraient des « attitudes non conventionnelles » de l’un des joueurs qui aurait commencé à se déshabiller dans les couloirs de l’établissement. Les images certifieraient également la présence des joueurs. Toutes ces données et les témoignages du personnel de l’hôtel seront inclus dans le dossier.

Là encore, l’avocat des joueurs oppose une lecture très différente de ce qu’il a vu sur les vidéos. La plaignante « affirme avoir été battue mais les caméras disent qu’elle ne l’a pas été », a-t-il également déclaré. Le conseil remettra ce jeudi au ministère public « un dossier de preuves » contenant « plusieurs témoignages ». Il demandera également au procureur des rapports d’expertises complémentaires et des moyens d’enquête. « Il y a beaucoup de preuves tangibles, très importantes, et cela peut changer le cours de l’enquête », a-t-il conclu.

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Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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