les deux tiers du département sont officiellement colonisés
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les deux tiers du département sont officiellement colonisés

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L’automne est désormais bien installé. Avec la baisse des températures et le raccourcissement de l’ensoleillement, les jours du moustique tigre sont comptés. Pas d’inquiétude pour lui, c’est juste un au revoir, il reviendra certainement au printemps 2025. Nous en profiterons également pour fêter les 10 ans de son arrivée dans les Landes. Déjà.

« Notre premier voisin », comme le décrit Christophe Matras, de l’antenne locale de l’Agence régionale de santé (ARS), fait de plus en plus partie de nos repas en terrasse : désormais, on ne compte pas moins de 215 communes (sur 327) qu’il a colonisé, soit 66% du département. Pour mémoire, fin 2023, il n’avait officiellement pointé le bout de son dard que « seulement » dans 41 % des Landes.

« Il y a encore quelques zones où elle n’est pas présente, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles ne soient également touchées »

Comment expliquer ce bond en avant ? Commençons par une affirmation fataliste que nous répétons inlassablement depuis des années : l’avancée du moustique tigre est inexorable et il n’y a pas d’autre choix que d’apprendre à vivre à ses côtés. « On le retrouve dans presque tout le département. Il existe encore quelques zones où elle n’est pas présente, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles ne soient également touchées. »

Bonnes nouvelles

Faut-il pour autant s’inquiéter d’une telle explosion statistique ? Non, car cette progression fulgurante est aussi due à l’évolution de la méthode utilisée par l’ARS et son opérateur Altopictus : « Jusqu’à cette année, le signalement citoyen était le meilleur moyen de le détecter dans les communes, mais nous observons un ralentissement cette méthode. En conséquence, nous avons demandé à Altopictus, pendant les périodes de disponibilité, de se rendre dans les communes non colonisées et de vérifier sa présence. » Des recherches qui se sont malheureusement révélées fructueuses. Et il est même fort probable que le nombre de villes touchées soit encore sous-estimé.

Infographie du Sud-Ouest

Côté bonne nouvelle – oui, oui, il y en a un peu – Christophe Matras confie son soulagement de ne pas avoir vu, en 2024, davantage de cas de maladies tropicales comme la dengue, le zika ou le chikungunya (1) . « On craignait le pire », reconnaît-il d’emblée. Avant 1euh En mai, nous avons eu 21 cas dans les Landes, généralement de dengue, avec des gens qui sont partis aux Antilles et sont revenus malades. La situation était épidémique là-bas et on se disait que si ça continuait comme ça, quand le moustique était actif, ce serait terrible ici. Heureusement, le nombre de cas a vraiment ralenti. »

Finalement, « seulement » 14 cas ont été recensés entre le 1euh Mai et automne et, pour beaucoup, les gens ne contaminaient plus une fois rentrés en France métropolitaine. Une opportunité qui a permis d’éviter, dans le département, les cas indigènes (2) tant redoutés par les autorités sanitaires.

Sur l’ensemble de la France, au 22 octobre, 82 cas autochtones de dengue avaient été recensés par Santé publique France pour l’année 2024, un record. Dans les Landes, la question n’est plus de savoir si on le regrettera un jour, mais quand ?

(1) De la célèbre famille des arbovirus, ces maladies sont transmises par un arthropode, comme le moustique.

(2) Un cas autochtone a été détecté en octobre 2022, une personne voyageant entre Gironde et Landes, dans le Born. Après enquête de l’ARS, il s’agissait du virus Usutu, d’origine africaine, bien moins virulent que la dengue par exemple. De plus, ce n’est pas le moustique tigre qui en est le vecteur, mais le moustique commun.

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