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le renforcement de l’axe Chine-Russie, face aux Etats-Unis »

AAvant la visite du chancelier allemand Olaf Scholz en Chine, qui s’achève mercredi 17 avril, et avant le voyage du président chinois Xi Jinping en Europe, où Emmanuel Macron le recevra à Paris le 6 mai, Washington a martelé un message Aux Européens : puisque vous entretenez des relations étroites de haut niveau avec Pékin, utilisez-les pour faire pression sur la Chine afin qu’elle cesse d’aider la Russie dans sa guerre en Ukraine.

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Ce message, activement relayé ces dernières semaines par Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires étrangères, à Pékin, par les dirigeants américains eux-mêmes et par Olaf Scholz, exécuté mardi, traduit l’inquiétude des États-Unis face à l’un des événements les plus spectaculaires. effets géopolitiques de la guerre en Ukraine : l’approfondissement des relations sino-russes.

Pour convaincre ceux qui doutaient que cet approfondissement ait un impact concret sur le cours de la guerre et explique en partie la résilience de l’économie russe, Washington a rendu publiques, le 12 avril, des données précédemment classifiées : au dernier trimestre 2023, par exemple, la Chine a fourni à la Russie plus de 70 % de ses importations de machines-outils utilisées dans la production de missiles balistiques. Et, sur l’ensemble de l’année 2023, 90 % des importations russes de microélectronique, cruciales pour la fabrication de missiles et de chars, provenaient de Chine.

Une tendance forte

Pourquoi cette soudaine insistance des Américains sur le facteur chinois ? Washington aurait été surpris de la rapidité avec laquelle l’industrie russe est parvenue, malgré les sanctions occidentales, à récupérer et à produire en quantité un arsenal qui fait la différence sur le terrain face à des forces ukrainiennes en difficulté, ralenties par la lenteur des approvisionnements occidentaux. Nous connaissions les revenus considérables générés par les importations de pétrole russe depuis la Chine et l’Inde vers le Kremlin ; celles-ci ont aujourd’hui compensé la perte du marché européen par Moscou. Mais l’aide matérielle apportée par la Chine, dont l’ampleur a été jusqu’ici mal évaluée, semble jouer un rôle important, même si elle ne franchit pas la ligne rouge de la livraison d’armes meurtrières.

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Une autre explication est l’observation de cette tendance majeure, dans l’évolution des équilibres entre grandes puissances, qui constitue le renforcement de l’axe russo-chinois. Pour les États-Unis, qui mesurent tout en termes de progression de la puissance chinoise, il ne s’agit pas d’une tendance à négliger : après tout, l’élément qui cimente la relation sino-russe est l’opposition commune à la domination américaine. Ce rapprochement n’est pas entièrement nouveau : Moscou s’est tourné vers la Chine en 2014, lorsque les relations entre la Russie et les pays occidentaux se sont refroidies suite à l’annexion de la Crimée, avec une première vague de sanctions. Depuis, les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie se sont considérablement intensifiés. Mais l’Union européenne est restée un partenaire économique important pour Moscou – jusqu’en 2022. Une fois la guerre à grande échelle contre l’Ukraine lancée, la Russie a dû se tourner complètement vers la Chine.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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