Les dessous de l’exclusion controversée d’une équipe de Djibouti de la Coupe du monde
Pour n’avoir pas présenté de pièces d’identité justifiant l’âge de ses joueurs, le Barreh FC GR de Djibouti a été exclu de la Coupe du Monde (U13) à Plomelin, provoquant toute une polémique.
A midi, dimanche 12 mai 2024, juste avant le traditionnel défilé des 88 équipes (1) de la Coupe du Monde sur la pelouse de Plomelin (29), où se déroulent les matchs de la phase finale, il n’est question que de l’équipe de Djibouti. , exclu peu avant pour ne pas avoir présenté de pièces d’identité prouvant l’âge de ses joueurs.
Via les réseaux sociaux, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Jusqu’à Chambéry où les dirigeants d’un club local contactent ceux du FC Vénissieux, présent à la Coupe du monde et adversaire, au centre de Penmarc’h (29), des jeunes du centre de formation de la Garde républicaine de Djibouti, Barreh FCGR. Le FC Vénissieux a été une des rares équipes à contenir celle de la Corne de l’Afrique en obtenant un nul (0-0).
« Des joueurs plus développés que les autres de leur âge »
« D’habitude, dans ce type de tournoi et dans cette catégorie d’âge, les équipes présentent souvent un ou deux grands joueurs, déjà plus développés que les autres de leur âge. Mais, il y en avait au moins cinq ou six dans ce cas à Barreh, dont l’avant-centre… » explique un encadrant du club de Rhône-Alpes, photo à l’appui sur son smartphone. Ce joueur aurait même été reconnu par l’un des des familles d’accueil qui l’auraient déjà accueilli cinq ans plus tôt en 2019…
Plusieurs équipes ont été surprises par le gabarit des jeunes Djiboutiens, dont le FC Lorient battu samedi après-midi à Penmarc’h et privé des huitièmes de finale par la même occasion.
Les réserves du Stade Brestois et Fleury
Dans la foulée, le Stade Brestois, adversaire de Barreh au centre de Combrit pour un huitième de finale prévu à 17 heures, a effectué une réservation d’avant-match que les organisateurs n’ont alors pas jugé recevable. « Il s’agissait de licences djiboutiennes. Ils avaient tous été institués le 6 mai 2024 et on voyait bien qu’il y avait un problème», rembobine l’éducateur brestois Vincent Riou.
« Le recours était irrecevable, car il concernait une photo et un numéro erroné sur les licences » rétorquent les organisateurs. La polémique qui commençait à enfler a pris toute son ampleur dimanche matin, après la victoire de Barreh contre Fleury en quarts de finale (3-0) et la réserve préalable formulée par Fleury.
« Nous avons procédé à un contrôle des permis et des identités comme le prévoit la réglementation avant les trimestres et, à ce moment-là, les dirigeants djiboutiens nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas nous les présenter car ces identités étaient restées chez eux. ‘ambassade. Nous leur avons demandé de nous montrer des photos d’eux au plus tard à 11 heures, ce qu’ils n’ont pas pu faire. Nous avons décidé d’exclure cette équipe et de donner la victoire en quart de finale à Fleury», rappelle l’organisation.
« C’est une honte pour l’éthique »
Cette décision a finalement mis le feu aux poudres. Du côté du Stade Brestois qui s’est senti trompé après son élimination aux tirs au but en huitièmes de finale. Et du côté de l’équipe de Djibouti, qui ne l’a pas apprécié, justifiant sa bonne foi, avant de quitter la scène en trombe.
Brest a demandé à rejouer un quart de finale face à Fleury, pour ensuite déclarer forfait pour ne pas aller plus loin dans la polémique. « Au final, c’est dommage pour l’éthique et pour nos jeunes qui ne comprennent pas », regrette Vincent Riou, déçu que ce problème n’ait pas été résolu plus tôt.
Car le règlement de la Coupe du monde est clair : chaque centre doit vérifier les licences et pièces d’identité des huit équipes qu’il accueille. A Penmarc’h, cette vérification n’a pas été suffisamment scrupuleuse. Avec les conséquences que l’on connaît.
(1) Le tournoi masculin (U12 et U13) rassemble 64 équipes réparties sur huit centres avant la phase finale dimanche à Plomelin.
Crédit photo : Photo Damien Pochic