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les dernières estimations de sièges

Un Rassemblement national (RN) fort dans le premier groupe à l’Assemblée nationale, avec 175 à 205 sièges, en comptant ses alliés du parti Les Républicains (LR), tendance Eric Ciotti, loin des 289 nécessaires pour atteindre la majorité absolue. De quoi prédire une Assemblée instable, voire des coalitions alternatives, selon l’enquête électorale Ipsos Talan pour Le mondeUne enquête de Radio France et France Télévisions a été menée du mercredi 3 au jeudi 4 juillet auprès d’un échantillon représentatif de 10 101 personnes, selon la méthode des quotas. A quelques jours du scrutin, l’intention de vote reste extrêmement forte, entre 66% et 70%, contre 66,7% de participation au premier tour.

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Alors que l’extrême droite semble vouée à doubler ses effectifs, le deuxième bloc, le Nouveau Front populaire, pourrait compter de 145 à 175 sièges, un niveau sensiblement proche des 150 députés de gauche élus sous l’étiquette Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en 2022. Au sein de l’alliance, La France Insoumise perdrait une dizaine de sièges par rapport à 2022 (entre 58 et 68 sièges), tandis que les socialistes pourraient, dans un scénario favorable, doubler leurs effectifs (51 à 61 sièges). Les écologistes pourraient également progresser (29 à 37 sièges), contrairement au Parti communiste français qui se situe dans notre sondage dans une fourchette de 7 à 9 sièges.

Troisièmement, la coalition présidentielle formée par le MoDem, Renaissance et Horizons s’effriterait, passant de quelque 250 députés à une fourchette de 118 à 148 sièges. Le parti présidentiel, en particulier, passerait de 169 députés à moins d’une centaine (78 à 94) et, surtout, le parti d’Édouard Philippe pourrait conserver suffisamment de sièges pour revendiquer un groupe parlementaire (17 à 23 sièges).

La tendance LR restée en dehors du pacte avec le RN, comptabilisée aux côtés des différents partis de droite, fait preuve dans notre sondage d’une solidité, avec potentiellement 57 à 67 sièges, proche de la soixantaine de députés LR actuels (61 en comptant ceux qui leur sont apparentés). Au-delà de ces blocs, une poignée de sièges de gauche et de centre (respectivement 14 à 16 sièges et 6 à 8 sièges) pourraient servir de complément dans la constitution d’alliances. Cette configuration pourrait en tout cas ouvrir la voie à une diversité de combinaisons, et le champ des possibles de coalitions semble extrêmement ouvert, si l’on s’en tient à l’image offerte par notre sondage.

Une mobilisation décisive

Cependant, la force du front républicain porté par l’état-major de la gauche et le camp présidentiel dépendra du comportement des électeurs. Voteront-ils pour des candidats très éloignés de leur choix initial au premier tour ? Selon notre enquête, 53 % des sondés considèrent que les consignes de retrait donné par la gauche, 38% pour celles données par la coalition présidentielle. Ces consignes sont approuvées par une majorité de sondés en moyenne, respectivement 54% pour les consignes de gauche et 56% pour celles de la coalition présidentielle. Elles suscitent en revanche une condamnation quasi-unanime de la part des électeurs du RN, à 89%.

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Cammile Bussière

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