Les députés de la commission des Finances ont adopté jeudi 17 octobre un amendement au budget 2025 visant à augmenter la fiscalité des droits de succession sur l’assurance-vie.
Un coup de tonnerre pour l’assurance-vie ? Jeudi 17 octobre, un amendement prévoyant « d’aligner la fiscalité de la transmission des contrats d’assurance-vie après déduction sur le modèle des droits de succession directs » a été adopté par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, comme l’a repéré Capital.
Déposé par le député des Pyrénées-Atlantiques Jean-Paul Mattéi (Les Démocrates), le texte a été adopté contre l’avis du rapporteur général du budget Charles de Courson, mais avec le soutien d’Eric Coquerel (LFI), président de la commission.
Cet amendement est conforme aux récentes recommandations de la Cour des comptes dans son rapport publié le 25 septembre. Cette dernière avait reçu il y a un an une demande d’enquête de la part d’Eric Coquerel.
Des mesures fiscales qui « favorisent les ménages disposant d’un patrimoine important » pour la Cour des comptes
Si le rapport de la Cour des comptes estime possible de réduire les droits de succession, en contrepartie et afin de financer cette réduction, il recommande de réduire les avantages fiscaux sur l’assurance-vie. Pour la juridiction financière, le régime fiscal de l’assurance-vie (ainsi que les avantages fiscaux sur la transmission des entreprises familiales) est « plus favorable que le droit commun ». Ces mesures fiscales exceptionnelles « favorisent de facto les ménages disposant d’un patrimoine important », résume la Cour.
Les versements effectués avant 70 ans particulièrement ciblés
Ce sont les prestations successorales des contrats d’assurance-vie sur lesquels les titulaires ont effectué des versements avant leur 70e anniversaire qui sont particulièrement visées par cet avenant.
Actuellement, la législation est la suivante : lors du décès d’une personne titulaire d’un contrat d’assurance vie, le capital est transmis aux bénéficiaires désignés dans le contrat. Le régime n’est pas le même si les primes sont payées avant l’âge de 70 ans ou après que l’assuré ait 70 ans.
Un barème actuel « injustifié » selon Eric Coquerel
Avant 70 ans, les sommes transférées bénéficient d’une réduction de 152 500 euros par bénéficiaire. Au-delà de cette limite, un prélèvement de 20 % s’applique pour la fraction de la part imposable de chaque bénéficiaire inférieure ou égale à 700 000 €, et de 31,25 % pour la fraction de la part imposable de chaque bénéficiaire dépassant cette limite. limite.
Si les primes sont payées après que l’assuré a 70 ans, il bénéficie d’une réduction de 30 500 euros qui est partagée entre tous les bénéficiaires. S’appliquent alors les droits de succession classiques, avec un barème variant selon le degré de parenté.
Mais ce barème actuel ne se justifie pas pour Eric Coquerel car il est encore plus favorable que celui appliqué au droit commun des successions.
« Ce barème après réduction dont bénéficient les produits d’assurance-vie est encore plus avantageux que celui appliqué aux successions en ligne directe », argumente la présentation de l’amendement.
Une différence de traitement qui « ne semble trouver aucune justification à l’heure actuelle ». L’amendement se justifie par « un souci de redressement de nos finances publiques ».
Prélèvement à 31,25 % aujourd’hui : jusqu’à 45 % de droits de succession demain ?
L’amendement voté le 17 octobre vise à soumettre aux droits de succession les contrats d’assurance-vie payés avant 70 ans. Les mêmes tarifs que pour les successions en ligne directe s’appliqueraient (enfant, petit-enfant ou parent).
Ainsi, le barème d’imposition serait le suivant si l’amendement était voté : après la réduction de 152 500 euros, le solde serait imposé à 20 % jusqu’à 552 324 euros, puis à 30 % jusqu’à 902 838 euros, à 40 % jusqu’à 902 838 euros. 1 805 677 euros et enfin 45% au-delà de ce montant.
Prochaine étape : voter cet amendement en séance publique.