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Un nouveau constructeur automobile chinois s’installe en Europe

La collaboration entre Chery et EV Motors, son partenaire espagnol, se déroulera dans une ancienne usine Nissan, fermée en décembre 2021. Ce nouveau projet, estimé à 400 millions d’euros, devrait non seulement redynamiser cette infrastructure sous-utilisée, mais aussi créer jusqu’à 1 250 emplois.

L’offensive de Chery en Europe

L’annonce a été faite en présence de Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, qui a souligné l’importance de ce projet dans le cadre de la réindustrialisation de l’Espagne et de sa transformation en un « hub » central pour la production de véhicules électriques (VE) en L’Europe .

Outre la production de modèles comme l’Omoda 5 et plus tard le Jaecoo 7, Chery et EV Motors envisagent de relancer la marque espagnole Ebro, disparue du marché en 1987. La création de cette nouvelle usine intervient alors que la guerre des prix fait rage en le secteur des véhicules électriques. Les constructeurs chinois, souvent accusés de bénéficier de subventions gouvernementales injustes versées par Pékin, cherchent à étendre leur empreinte sur le marché européen.

Face à ces tensions, la Commission européenne a ouvert une enquête pour vérifier la légalité de ces subventions, qui pourrait conduire à l’imposition de droits de douane punitifs sur les véhicules chinois. Nous n’en sommes pas encore là, mais la menace est réelle.

Ces dernières années, nous avons vu émerger des dizaines de marques locales comme BYD, Zeeker, XPeng et Great Wall, qui concurrencent désormais Tesla et d’autres constructeurs étrangers. Plusieurs de ces entreprises tentent actuellement de renforcer leur présence en Europe, où certaines disposent déjà de points de vente et de centres de recherche et développement. Ils se plaignent d’être confrontés à des obstacles injustifiés, qu’ils attribuent aux exigences imposées par les constructeurs européens existants.

L’usine de Barcelone servira non seulement à produire des versions électriques et à combustion de différents modèles, mais marquera également le début de la fabrication sous licence européenne, ce qui pourrait potentiellement permettre à Chery d’éviter les futures barrières douanières imposées par l’UE. Cela permettra également au constructeur de bénéficier d’éco-bonus réservés aux véhicules produits sur le sol européen (c’est le cas en France).

Le vieux continent cherche à renforcer son industrie face aux défis posés par la Chine et les Etats-Unis. La Chine étant le plus grand marché mondial de voitures électriques (le pays représentant 69 % des ventes mondiales de véhicules électriques neufs en décembre dernier), l’initiative de Chery représente une étape importante dans la diversification de la production automobile européenne et la réduction de la dépendance vis-à-vis des importations asiatiques.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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