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Les dépenses publiques augmenteront en 2025

Ce chiffre est une surprise. Les dépenses publiques continueront d’augmenter l’année prochaine, selon les prévisions communiquées à La Tribune dimanche par Matignon. L’ensemble des crédits de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales augmentera de 2,1% en valeur, soit au-dessus de l’inflation prévue. L’effort de 40 milliards d’euros demandé par Michel Barnier aux administrations représente ainsi un frein à la tendance spontanée, toujours en hausse. Cette année, l’augmentation des dépenses publiques sera de 4,2%.

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Avec ce chiffre à l’appui, le Premier ministre espère faire taire les critiques citant « une cure d’austérité » qui émanent de la gauche. Il s’oppose aux termes de « choc budgétaire  » ou  » choc budgétaire « . Et refuse toute comparaison avec ses lointains prédécesseurs François Fillon et Jean-Marc Ayrault, contraints d’appliquer des mesures sévères pour redresser les comptes après la crise financière de 2008.

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Une satisfaction fragile

Dans le détail, les dépenses de sécurité sociale et communautaires augmenteraient encore l’année prochaine – mais moins vite que cette année. Ceux de l’Etat seraient vraiment abaissés. Fonctionnaires, arrêts maladie, retraites… Les mesures envisagées restent susceptibles de se heurter à de fortes oppositions, notamment de la part des syndicats. Michel Barnier se garde, à ce stade, de donner davantage de précisions. Le chef du gouvernement rappelle que ses décisions seront soumises au débat parlementaire, dans un « co-construction ». Donc éventuellement revu et corrigé au fil des débats, par une « base » bien décidée à se faire entendre, de Gabriel Attal à Laurent Wauquiez.

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Sur les retraites, la désindexation temporaire annoncée par Bercy a déjà provoqué une levée de boucliers de la part du chef du groupe de la Droite Républicaine et de Marine Le Pen.  » Laissez-les proposer autre chose », répond en substance Michel Barnier. A condition d’atteindre 40 milliards.

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Côté recettes, le Premier ministre tente aussi de convaincre les Français de l’innocuité de ses mesures. Les hausses d’impôts – 20 milliards d’euros, du jamais vu depuis 2013 – concerneront principalement les très hauts revenus (65 000 ménages) et les grandes entreprises (300 entreprises avec plus d’1 milliard d’euros de chiffre d’affaires). Un message clairement entendu par l’opinion publique. Selon une enquête Ifop pour la société de gestion d’épargne Yomoni, 74 % des Français approuvent, sans surprise, une hausse d’impôts pour les plus riches et 81 % d’une surimposition des « grandes entreprises « .

Mais la satisfaction est fragile. Une grande majorité de contribuables (82%) craignent une hausse des impôts pour eux-mêmes, confirmant la théorie selon laquelle chacun se sent menacé par une mesure fiscale qui ne touche qu’une minorité. Près de deux tiers des Français verraient ainsi d’un mauvais oeil toute ponction sur les revenus issus des plans d’épargne (PEA, PER…), d’assurance-vie ou de dons et successions. En revanche, une majorité accueillerait favorablement la taxation des transferts d’œuvres d’art, de métaux précieux ou de voitures de luxe. Ce qui n’est pas à l’ordre du jour.