Les « déloyautés répétées » de Guillaume Meurice lui valent son licenciement
Si la présidence de Radio France comptait sur les suites mouvementées des élections européennes de dimanche pour détourner l’attention et mettre un frein au bouleversement qu’a provoqué le limogeage de Guillaume Meurice, elle n’y sera pas entièrement parvenue. Révélée par l’humoriste lui-même, mardi 11 juin en fin de matinée, cette annonce s’est au contraire ajoutée au climat fébrile provoqué par la dissolution de l’Assemblée nationale décrétée par Emmanuel Macron dimanche 9 juin.
Là « fin du faux suspense »comme Guillaume Meurice a lui-même décrit le clair-obscur qui a entouré l’attente de cette décision, a pris la forme d’un email, reçu mardi, accompagné d’une lettre recommandée avec accusé de réception indiquant le « résiliation anticipée de (son) contrat pour faute grave ».
Après avoir reçu un avertissement début novembre pour avoir comparé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à un « une sorte de nazi, mais sans prépuce », M. Meurice a été convoqué à un entretien préalable à une sanction disciplinaire, puis à une commission de discipline après avoir répété cette formule sur France Inter le 28 avril. Il s’est ensuite félicité que, quelques jours plus tôt, la justice ait débouté les plaintes déposées contre lui pour « provocation à la violence et à la haine antisémite » Et « insultes publiques à caractère antisémite ».
« Pas d’autre choix »
Ce faisant, explique Sibyle Veil, directrice de Radio France, dans une lettre adressée aux salariés de Radio France : « Il ne nous a laissé d’autre choix que de tirer les conséquences de son obstination et de ses déloyautés répétées. » « Ni la liberté d’expression ni l’humour n’ont jamais été menacés à Radio France », insiste-t-elle, reprochant au chroniqueur de Super dimanche soir pour avoir douté « l’indépendance et l’impartialité de notre travail. Au mépris des intérêts du collectif, il a alimenté les arguments les plus infondés de nos détracteurs. »
En solidarité avec leur collègue et ami, l’humoriste Aymeric Lompret, le chanteur Giedré et la linguiste Laëlia Véron l’ont rapidement annoncé, en marge.
« Quel choix fais-tu ici ? »a demandé Sibyle Veil du syndicat SUD, estimant que « alors que l’extrême droite est aux portes du pouvoir (…) (votre) décision affaiblit considérablement toute notre entreprise. » Là La Société des producteurs de France Inter (SDPI), présidée par Charline Vanhoenacker, a utilisé des mots presque identiques pour dire « son désarroi et son désaccord » vers cette sanction : « Notre inquiétude et notre incompréhension sont immenses à l’heure où l’extrême droite est aux portes du pouvoir, et l’avenir de Radio France plus incertain que jamais »a-t-elle écrit dans un communiqué de presse.
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