Les défaillances d’entreprises au plus haut depuis neuf ans en début d’année
17.088 procédures ont été ouvertes au premier trimestre, soit le plus haut depuis le premier trimestre 2015, selon le cabinet Altares.
Le nombre de défaillances d’entreprises a atteint au premier trimestre son plus haut niveau depuis neuf ans, avec 17.088 procédures ouvertes, selon une étude du groupe Altares, mais la hausse ralentit d’un peu plus d’un an.
Ainsi, 17 088 procédures ont été ouvertes au premier trimestre, soit le plus haut depuis le premier trimestre 2015 (18 134), et la barre symbolique des 60 000 défauts sur douze mois a été franchie en février.
Parmi ces défaillances figurent celles de 154 PME de plus de 50 salariés, ce qui est le plus élevé depuis le 1er trimestre 2013 (156). Le nombre d’ouvertures « s’envole de 58 % » parmi les PME de 50 à 200 salariés, s’inquiète Altares, menaçant 59 000 emplois.
L’immobilier en grande difficulté
L’étude montre que les activités liées à l’immobilier sont encore en grande difficulté, même à une échelle moindre que celles liées à l’équipement de la maison.
L’Île-de-France, avec quelque 4 000 défauts, a enregistré son pire premier trimestre depuis 20 ans (+30 % de défauts).
En revanche, observe Altares, la hausse du nombre de défauts sur un an au premier trimestre, bien que élevée à +19,4%, est la plus faible depuis deux ans : ils avaient augmenté de 43,6% en 2023 et de 34,6 % en 2022.
L’étude note également que « les très jeunes entreprises sont plus résilientes », le nombre de faillites n’augmentant que de 5,9 %.
Plusieurs activités reviennent également au vert, comme les services à la personne, la restauration et la vente au détail de produits alimentaires.
Des PME fragilisées
Certaines régions comme les Hauts-de-France (+6% d’échecs) ou la Nouvelle Aquitaine (+10%) semblent un peu plus épargnées que les autres.
« Avec plus de 17 000 défauts, sur les trois premiers mois de 2024, la moyenne de la décennie pré-Covid pour un premier trimestre (16 700) est dépassée », constate Thierry Millon, directeur des études à Altares.
Il observe que « plus de 1.400 (défauts) concernent des PME, dont une sur dix emploie plus de 50 salariés » : « des PME fragilisées par un endettement désormais trop lourd dans une conjoncture économique trop faible », estime-t-il.
Il constate toutefois « qu’à l’instar de l’inflation, le rythme des défaillances semble lui aussi vouloir ralentir au début du printemps ».
« Grâce à une situation économique qui deviendrait progressivement un peu plus accommodante, l’année 2024 se terminerait sur un certain nombre de défaillances, notamment des sauvegardes, en hausse de 10%, donc proche de 64.000 procédures », conclut M. Millon, estimant qu’il il y aurait alors « un nombre élevé mais pas un mur de faillites ».