Les déboires commis en Normandie d’Oussama Ammar, le gourou de la tech
Des îles Caïmans aux campagnes normandes, les affaires d’Oussama Ammar, l’ex-gourou de la tech, vont de mal en pis. Les difficultés financières rencontrées par Le Domaine d’Ablon, le complexe hôtelier situé près de Honfleur (Calvados) dans lequel le co-fondateur de l’incubateur La Famille avait investi, se sont en effet aggravées, selon nos informations.
Mercredi 16 octobre, le tribunal de commerce de Lisieux a prononcé l’ouverture d’une procédure de liquidation sans poursuite d’activité de Cottage Consulting, la société propriétaire de la principale des cinq parcelles sur lesquelles est implanté le complexe hôtelier. De quoi freiner l’exploitation du Domaine d’Ablon, où quelque 10 millions d’euros d’investissement au total ont été réalisés, dont la majorité a été payée par Christophe Delaune, le créateur de cette « sanctuaire d’élégance et de tranquillité ».
Ces colombages ne sont pas si paisibles. Ils se retrouvent au cœur des poursuites pour détournements de fonds dont M. Ammar fait l’objet depuis 2022 de la part de ses anciens associés, Nicolas Colin et Alice Zagury : selon les calculs du cabinet Finexsi, mandaté par le parquet, au moins 1,5 million d’euros, sur les 3 à 4 millions injectés par M. Ammar dans ce projet touristique, lui avaient été confiés par des investisseurs pour acheter des actions SpaceX ou Airbnb, jamais livrées.
Au total, l’homme d’affaires est accusé d’avoir détourné 4,5 millions d’euros. Le tribunal des îles Caïmans, où étaient enregistrées les mutuelles de dettes lésées, a condamné en décembre 2023 l’homme d’affaires franco-libanais à payer 7,3 millions d’euros de dommages et intérêts. Une décision contestée par M. Ammar mais confirmée en août par la « haute cour » des Caïmans.
Véritable casse-tête
En 2019, l’influenceur tech est tombé amoureux du Domaine d’Ablon, un hébergement touristique de luxe construit à partir d’une prairie à vaches par M. Delaune. Il avait pris une participation dans le projet immobilier, qui manquait déjà d’argent, et avait fait construire un « petit manoir » de 550 mètres carrés sur le domaine de 5 hectares. Pour ce faire, M. Ammar a créé une société par actions simplifiée (SAS) baptisée Thelema, dont il détient près de 57% du capital à travers sa holding hongkongaise Fabuleo, aux côtés d’associés, dont Florian Douetteau, le fondateur de la start-up d’intelligence artificielle. -up Dataiku, ou le pianiste Sofiane Pamart, l’un des artistes de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Thelema détient 24,5% de la SAS du Domaine d’Ablon, elle-même actionnaire à 100% de Cottage Consulting. Cette dernière, placée en redressement judiciaire en juin 2019, n’a pas pu honorer son dernier délai de paiement en juin. Sa liquidation s’annonce comme un véritable casse-tête.
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