Santé

Les crottes de chat, un nouvel allié en médecine cérébrale humaine ?

Pour certains médicaments, la barrière hémato-encéphalique est particulièrement difficile à franchir. C’est la barrière qui contrôle étroitement les échanges entre le sang et le compartiment cérébral, et il ne faut pas s’en moquer : il en existe de nombreuses qui sont refoulées. D’où le fait que la science cherche encore aujourd’hui des moyens d’aider certains médicaments à franchir cet obstacle majeur.

Selon New Atlas, une nouvelle solution pourrait venir d’un parasite cérébral intriguant appelé « toxoplasma gondii », principal agent de la toxoplasmose, une infection dont les humains ont particulièrement peur s’ils sont enceintes ou si leur système immunitaire est affaibli. Les hôtes du parasite sont les chats, car il ne peut se reproduire que dans leurs intestins.

La consommation de viande ou le contact avec des excréments de chat peuvent précipiter l’apparition du parasite ; de là, il est capable de se propager dans tout le corps, y compris dans le cerveau. C’est là qu’il libère alors des protéines qui affectent le comportement de son hôte.

Par exemple, les souris infectées deviennent soudainement plus courageuses et moins anxieuses lorsqu’elles voient un chat, ce qui tend à les mettre en danger. Elles deviennent également plus attirantes pour les individus du sexe opposé. Il semble que de tels effets soient également observés chez l’homme.

Comme une lettre à la poste

C’est lorsque les chercheurs ont découvert que le parasite n’avait apparemment aucune difficulté à traverser la barrière hémato-encéphalique qu’ils ont eu l’idée de l’utiliser comme passeur. L’objectif était de faciliter le transport des médicaments de l’autre côté de ce mur souvent infranchissable, puisqu’il ne laisse passer quasiment aucune molécule circulant dans le sang – ni bonne ni mauvaise.

Une équipe internationale a donc travaillé sur l’utilisation de « Toxoplasma gondii » à des fins thérapeutiques : elle a manipulé le parasite afin de le pousser à produire une protéine appelée MeCP2, considérée comme un candidat prometteur pour traiter un problème neurologique d’origine génétique, le syndrome de Rett.

La mission a été un succès : non seulement la fabrication de la protéine s’est bien déroulée, mais ensuite son acheminement s’est déroulé sans problème. Le parasite a parfaitement joué son rôle de livreur et c’est une nouvelle prodigieuse, car de nouveaux tests vont pouvoir être menés pour tenter de lutter contre les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. Nanoparticules magnétiques, cellules robotisées, ultrasons ou venin d’abeille : d’autres solutions de transport avaient été successivement envisagées, mais elles semblent à la fois moins efficaces et plus difficiles à mettre en œuvre.

Seule réserve pour le moment : il faudra trouver un moyen de désactiver le « toxoplasma gondii » autrefois utilisé comme convoyeur, car il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un parasite capable d’endommager le cerveau humain.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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