les coups de coeur et les coups de coeur de nos envoyés spéciaux
Après la victoire des Bleus sur les Pumas (37-23) en fin de tournée de novembre, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos journalistes présents au Stade de France.
PRÉFÉRÉ
Ollivon, une réaction de patron
Il avait été « déclassé » au début de la tournée, il l’a conclu de manière retentissante. Charles Ollivon n’a pas été retenu pour affronter le Japon, il a ensuite été remplaçant contre la Nouvelle-Zélande, avant, pour la dernière de la tournée d’automne, de retrouver une place de titulaire contre l’Argentine. Un retour au poste de… numéro 8 à la place de Grégory Alldritt, auteur de deux sorties décevantes. Et le troisième ligne du RC Toulon a répondu ce vendredi de la meilleure des manières : un match complet, que ce soit en attaque ou en défense, où il s’est multiplié (19 plaquages, meilleur total du match). Une réaction de patron pour celui qui fut le premier capitaine de l’ère Galthié. Sûrement piqué au vif après avoir été écarté début novembre, Charles Ollivon – l’attaquant qui a inscrit le plus d’essais de l’histoire du XV de France (16) – a prouvé qu’il restait un élément clé du pack tricolore. D’ici la prochaine Coupe du monde en 2027, il aura 34 ans. La relève s’agrandit, les talents ne manquent pas et la concurrence est rude en troisième ligne. Mais le « Grand Charles » n’a pas dit son dernier mot.
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Efficacité maximale pour les Bleus
Contre le Japon, les Bleus ont eu trop peu d’adversité. Ils ont tout de même trouvé des garanties dans le secteur offensif avec huit essais inscrits. Contre la Nouvelle-Zélande, Dupont et son équipe en ont planté trois autres, face à une défense plus solide et plus agressive. Finalement face à l’Argentine, les joueurs de Galthié en ont marqué quatre. Efficacité maximale. Notamment dans les zones de but, où les Bleus se sont montrés ultra-réalistes, grâce également à quelques gestes finaux et précis. Malgré un jeu parfois brouillon et moins de tentatives de première main, le XV de France pourra s’appuyer sur cette efficacité avant d’aborder le prochain Tournoi des Six Nations.
Un sans-faute pour terminer 2024 avec le sourire
Comme en 2021 (Nouvelle-Zélande, Géorgie, Argentine) et 2022 (Japon, Afrique du Sud, Australie), le XV de France termine son année sur un sans-faute lors de sa tournée d’automne. Pas neutre alors que l’Angleterre continue de perdre, le Pays de Galles enchaîne les défaites, l’Ecosse alterne entre le bon et le mauvais et l’Irlande semble de plus en plus atone. Trois victoires qui ont permis à Fabien Galthié de terminer l’année sur un bilan largement positif : 8 succès, 2 défaites (à Marseille contre l’Irlande et en Argentine) et 1 nul contre l’Italie à Lyon. Le sélectionneur a insisté sur ce point : le ratio reste à 80% de victoires. Un peu moins en fait (72%) mais ça reste bon pour le moral. Et prometteur pour le Tournoi à venir ?
COUPS DE GRIFFES
Touches et mêlées, une base à trouver
Une nouvelle fois trois touches perdues – autant que contre la Nouvelle-Zélande -, une mêlée fermée perturbée à quelques reprises (le pilier rochelais Colombe, entré dans le relais d’Atonio, a été sanctionné à deux reprises dans ce secteur). La copie dans les phases statiques de conquête est entachée d’erreurs. Des ratures auxquelles la meute tricolore ne nous avait pas habitués. William Servat et Laurent Sempéré, en charge des avants, ont deux mois, jusqu’à la prochaine rencontre des Bleus, pour trouver la solution, solidifier la tenue de la première ligne et rationaliser l’alignement. Pour que les attaquants redeviennent pleinement conquérants.
Des blessés, encore des blessés
Trois victoires mais aussi quelques dégâts. L’ailier Théo Attissogbe s’est blessé au genou contre le Japon. Touché à la crête iliaque lors du même match, Flament a pu reprendre le week-end suivant. Oui mais… Face aux All Blacks, le pilier Tevita Tatafu a dû céder sa place dès la 10ème minute, probablement blessé à un ligament de la cheville. Même chose pour Romain Taofifenua, commotionné et dont la tournée s’est terminée prématurément. Lors du dernier match contre les Pumas, la malchance a continué puisque Paul Boudehent est sorti à la pause (visiblement blessé à une épaule) et n’est pas revenu sur le terrain après que Gros ait été touché au genou sur un méchant dégagement dès la 3ème minute. L’enchaînement des matches, l’intensité des rencontres internationales et un peu de malchance n’arrangent rien. Mais ces blessures sont un des points noirs de cette tournée automnale.
Les Argentins aux rotules
Les Bleus étaient sur leurs gardes face à leurs « cousins latins » qui venaient d’enchaîner les belles performances en Rugby Championship (une victoire contre chacun des grands trois du Sud) et qui étaient passés tout près de l’exploit en Irlande (22 -19). Mais ce vendredi, les Pumas ont manqué de finesse et d’efficacité. Ils manquaient cruellement d’essence et semblaient essoufflés. Sur les rotules. Ils ont laissé leurs forces face aux Irlandais mais, le plus flagrant, c’est qu’ils sortent d’une saison marathon débutée sur la scène internationale il y a six mois ! Pour ce dernier match, la marche était trop haute, les Bleus trop titularisés. « Malgré tout, les joueurs ont réalisé une très bonne deuxième mi-temps et ont relevé la tête. Nous avons poussé le curseur d’intensité, a tenu à saluer l’entraîneur argentin Felipe Contepomi. Pourtant, pour bon nombre de ces Pumas, la saison est loin d’être terminée. Cela ne fait que commencer puisque 10 des 23 joueurs alignés ce vendredi évoluent en Top 14. Il leur faudra se régénérer et retrouver un second souffle. Dans ce calendrier tout simplement époustouflant.