les coups de cœur et coups de cœur de notre envoyé spécial
Après la qualification sur le fil – 22-20 – des Bordelais pour la finale du Top 14 face aux Parisiens, découvrez ce qui a retenu l’attention de notre spécialiste du rugby présent à Bordeaux.
Envoyé spécial à Bordeaux
Bordeaux enfin en finale
«On tourne autour du pot», rappelait à juste titre Yannick Bru avant cette demi-finale, la quatrième consécutive pour l’UBB. Pour trois échecs, contre le Stade Toulousain, Montpellier et le Stade Rochelais. Le quatrième était le bon. Sur le fil, les Segonds parisiens ont raté la conversion des prolongations en arrêts de jeu. Mais en s’imposant 22-20, les Bordelais ont finalement mis à mal l’enseigne indienne. Première finale pour le club, né en 2006, de la fusion du Stade Bordelais et du CA Bègles. Des Béglais sacrés champions de France en 1991. Autrement dit, une éternité pour les supporters girondins.
Paris n’abandonne pas
Les Parisiens ont influencé. Ont même été pris devant, leur point fort, pour se retrouver menés 17 à 3 après vingt minutes de jeu. Mais ils n’ont pas abandonné. Jamais. Pour revenir au score à chaque fois. 10-22 à 55 anse, pour un nouveau départ : 15-22 à l’heure de jeu. Et transformation 20-22 à suivre dans les arrêts de jeu en seconde période. Nous avons joué le 86e minute où Joris Segonds, très maladroit pour sa dernière sous le maillot rose (l’ouvreur rejoindra l’Aviron Bayonnais) a raté la transformation de l’égalisation et de la prolongation. Il avait déjà constaté une baisse et une transformation repoussée par les postes du Matmut Atlantique. Cette équipe a du caractère. Et a pu nourrir de nombreux regrets à l’issue de cette demi-finale où les Parisiens ont complètement étouffé la ligne d’attaque « galactique » de l’UBB.
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Le retour de la tortue belge
Quelle surprise ! Alors que les avants bordelais-béglais n’étaient pas aussi réputés que la ligne de trois-quarts, Yannick Bru, compte tenu des conditions climatiques (forte humidité, ballon glissant) avait changé de stratégie en début de match en demandant à sa meute d’insister devant. Et, sur deux penaltys de suite, au 17e et 21e minutes, le maul destructeur des avants, renforcé par quelques arrières, propulse le talonneur Maxime Lamothe dans le but des Parisiens stupéfaits. Qui a pris sa revanche en seconde période, son talonneur remplaçant, Lucas Peyresblanques, a répondu de la même manière et à deux reprises également.
Coups de griffes
Kockott en a fait trop
Le risque avait été balisé par Laurent Labit, le manager du Stade Français. Par sa rage de vaincre, le demi de mêlée vétéran est capable d’entraîner toute son équipe avec lui. Mais, trop souvent, Rory Kockott va trop loin dans cette envie exagérée de victoire. En faisant tout pour dérouter l’adversaire, il s’est retrouvé dans le collimateur de l’arbitre, M. Brousset. Qui, après plusieurs avertissements verbaux, a sifflé deux penaltys à l’encontre de Rory le carlin. Ce qui a donné lieu à deux essais bordelais ! En se concentrant sur cette querelle d’influence, le Sud-Africain s’est dispersé. Il a perdu son équipe. Et j’ai oublié de jouer quelques coups qui semblaient gagnants. C’était le méchant Kockott, celui qui écoute le petit démon sur son épaule, snobant l’ange criant en vain sur l’autre.
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La conquête bordelaise
En conquête directe, la meute girondine a beaucoup souffert. Cinq lancers mal placés en touche et quatre penaltys concédés en mêlée fermée. Plus généralement, les avants girondins se sont effondrés tout au long du match pour se retrouver largement dominés lors du dernier quart d’heure. De tels manquements leur seront fatals vendredi prochain au Stade Vélodrome, en finale contre le Stade Toulousain et leur conquête métronome.
Paris hors jeu
En négligeant l’attaque toute la saison pour se concentrer sur l’essentiel – le triptyque défense-conquête-combat – le Stade Français n’a pas su profiter de ses quelques opportunités ; On pense notamment à ce tir joué juste avant la pause. Barré sert Macalou qui fait la différence. Mais le rapide flanqueur n’ose pas y aller seul alors que… Il le donne à Ward, qui sert Barré. A échouer à moins d’un mètre du but de l’UBB. Derrière, ça part à contresens avant de servir, enfin Briatte à la pause qui ne contrôle pas le ballon au pied des poteaux. Cette équipe parisienne est forte sur les bases. Lorsqu’elle ajoutera enfin l’arme offensive à son arsenal, elle sera très difficile à battre. Le personnel sait quoi faire…