NARRATIF – La ministre de la Culture, Rachida Dati, œuvre à réaliser la grande réforme souhaitée par Emmanuel Macron : réunir France Télévisions, Radio France, l’INA et France Médias Monde. Elle a fait de ce sujet très sensible l’une de ses priorités.
Personne ne peut lui reprocher d’avoir pris tout le monde par surprise. Lorsqu’il était encore jeune candidat en campagne pour la présidence de la République, Emmanuel Macron avait, en 2017, évoqué dans son programme l’idée de « développer l’organisation, le fonctionnement et la gouvernance des médias de service public « , appelé à » accélérer la transformation numérique « . Deux ministres de la Culture s’étaient même attaqués à ce vaste projet. Françoise Nyssen d’abord. Puis surtout Franck Riester, dont le projet de loi, qui prévoyait la création d’un holding faîtier France Télévisions, Radio France, l’INA et France Médias Monde, a été torpillé par la crise sanitaire.
Cette fois-ci, c’est peut-être la bonne. Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture, a fait de ce sujet l’une de ses priorités, déterminée à « reprendre des forces » en vue de créer un « pôle puissant » de la radiodiffusion publique. La nouvelle locataire de la rue de Valois, une femme pressée, a trouvé un astucieux raccourci pour tenter de faire aboutir cette grande réforme, axée sur la création d’une « BBC à la française ». Un scénario activement poussé par le Sénat depuis… une décennie. En 2015, un rapport de la Chambre haute pointait déjà un modèle d’audiovisuel public « à bout de souffle »… Et, en juin dernier, le Sénat a validé le projet de loi (PPL) porté par le président de la commission culture, le centriste Laurent Lafon, prônant…